Il devient dans l'adversité l'égal de Juan Manuel Fangio: Lewis Hamilton a été sacré champion du monde de F1 pour la cinquième fois malgré sa quatrième place au GP du Mexique, remporté par Max Verstappen dimanche.
Le Britannique de Mercedes, âgé de 33 ans, est désormais le deuxième pilote le plus titré au Championnat du monde, à deux longueurs de l'Allemand Michael Schumacher.
"Le nom d'Hamilton restera pour toujours dans l'Histoire", s'est-il félicité, rappelant les "difficultés rencontrées pour en arriver là" du fait de ses origines modestes.
"C'est un peu surréaliste, après une année difficile et une grande bataille" avec Ferrari et son pilote allemand Sebastian Vettel, a-t-il réagi. Et de poursuivre: "Mes sentiments sont partagés. La course a été compliquée. Après un bon départ (4e sur la grille, il était 2e au premier virage, ndlr), les choses n'ont fait qu'empirer (ses pneus se dégradant trop rapidement, ndlr). Mais ça reste quand même un bon résultat."
Celui-ci vise désormais le doublé chez les constructeurs avec les Flèches d'argent, qui voient leur avance sur Ferrari se réduire de 66 à 55 points à l'issue de la manche mexicaine.
Vettel dit "bravo"
Hamilton n'avait besoin que d'une septième place sur le circuit des frères Rodriguez pour remporter le titre devant Vettel, condamné de son côté à gagner pour prolonger le suspense.
Mais l'Anglais, qui avait été sacré avec une neuvième place seulement à Mexico l'an dernier, espérait cette fois l'être avec la manière.
Vettel, dans un ultime effort, est lui remonté de la quatrième place sur la grille à la deuxième à l'arrivée. L'autre pilote Ferrari, le Finlandais Kimi Räikkönen, est troisième.
"Cela n'a pas été un jour facile à vivre, a confié l'Allemand à l'arrivée. Il faut accepter ce qu'il se passe, dire bravo. J'aurais aimé que ça dure un petit peu plus longtemps mais cela n'a pas été le cas."
Verstappen, vainqueur pour la deuxième année consécutive au Mexique, a pris le meilleur au départ sur son équipier Daniel Ricciardo, parti en pole position.
Le prodige de 21 ans, frustré d'avoir raté l'occasion la veille de devenir le plus jeune poleman de l'histoire de la F1, s'est consolé avec un autre record: celui du plus grand nombre de victoires sans jamais être parti en pole (5).
L'Australien, pour sa part, a ensuite été contraint par une panne à un huitième abandon cette saison, un record pour 2018.
"Pop star" des paddocks
Après des débuts contrariés, qui l'ont vu attendre la quatrième manche en Azerbaïdjan pour s'imposer sur un coup du sort (erreur de pilotage de Vettel et crevaison de Valtteri Bottas), Hamilton est monté en régime, comme souvent, pendant l'été.
L'Anglais a ainsi remporté six des neuf dernières courses, mais manqué pour cinq points sa première occasion d'être sacré, au GP des Etats-Unis dimanche dernier.
Le pilote Mercedes a aussi profité, comme l'an passé, des errances stratégiques de Ferrari et d'une série d'erreurs de Vettel.
L'Allemand n'a plus gagné depuis le GP de Belgique fin août. Pis, il s'est à trois reprises (Italie, Japon, Etats-Unis) condamné à remonter des profondeurs du peloton après un accrochage !
La Scuderia, qui semblait pendant la première partie de saison disposer de la meilleure monoplace, a aussi perdu en performance de façon subite et inexpliquée entre les GP de Singapour et des Etats-Unis.
Hamilton, premier pilote noir en F1, "pop star" des paddocks et fervent catholique, a été titré pour la première fois en 2008, lors de sa deuxième saison seulement en F1, avec McLaren, qui a soutenu sa progression dans les catégories inférieures et avec qui il a couru jusqu'en 2012.
Ses quatre sacres suivants l'ont été avec Mercedes, qu'il a rejoint en 2013 et avec qui il domine depuis l'introduction en 2014 des moteurs V6 turbo hybrides.
Seul son coéquipier allemand Nico Rosberg, depuis retraité, lui a ravi une couronne pendant cette période, en 2016.
Après avoir enlevé l'an dernier à Schumacher son record de pole positions, le Britannique peut désormais viser ses records de victoires (71 contre 91), de podiums (132 contre