Après une saison pratiquement sans embûches, la dernière course de rallye, organisée par le Motor Racing Club le dimanche 18 novembre à Curepipe, a été le théâtre d’un accident entre une voiture et des spectateurs. Existe-t-il des normes à respecter pour l’organisation de telles épreuves ? Éclairage.
1. De nombreux permis requis
Plusieurs démarches doivent être entreprises pour obtenir les permis pour organiser une épreuve de rallye. Sanjeev Hurday, président du Motor Racing Club (MRC), s’explique :
« Nous devons contacter la police, le ministère des Infrastructures publiques, la Road Development Unit et la National Transport Autority, entre autres. Cela doit se faire pour chaque jour de course. Si une épreuve a lieu en trois jours, nous devons envoyer trois demandes. » De même, les services du Response Ambulance Service et des Fire Services doivent être retenus. L’organisateur de la course doit également faire appel à des policiers en ‘extra duty’ pour assurer la sécurité, louer des barrières de sécurité et aménager des murs pour protéger le public.
2. Des démarches qui peuvent prendre deux mois
Les démarches pour avoir la permission d’organiser une épreuve peut durer jusqu’à deux mois. « Il y a beaucoup de choses à faire et de permis à demander. Il y a des ‘statements’ à fournir à la police. Cette dernière doit visiter le tracé de la course et ensuite un rapport est envoyé au Divisional Commander, qui transmet ensuite la demande au Commissaire de police. Au niveau du ministère des Infrastructures publiques, il y a des communiqués qui sont publiés dans les journaux. Pour le rallye à Curepipe dimanche dernier, la municipalité a étudié la demande avant de nous donner l’autorisation », précise Sanjeev Hurday.
3. Des assurances pour voitures, les infrastructures et le public
Chaque pilote engagé dans une épreuve de rallye du MRC se doit d’avoir une assurance pour sa voiture et qui couvre aussi le public en cas d’accident. Quant à l’organisateur, il doit prendre une assurance pour la réparation des infrastructures en cas d’accident.
4. Des contrôles stricts
Toutes les voitures alignées dans une épreuve de rallye sont contrôlées par le MRC.
« Il y a la vérification technique avant chaque épreuve. Tout est inspecté : la mécanique ainsi que l’aspect sécurité. Les voitures doivent notamment avoir un arceau, des sièges fixes, un harnais à six points et un coupe-circuit, entre autres. C’est un contrôle complet et une voiture qui ne réussit pas cette vérification n’est pas admise en course. Les voitures doivent également avoir leur certificat de fitness, leur assurance et leur ‘declaration’ », indique Sanjeev Hurday. Si une voiture rencontre un problème mécanique majeur durant la compétition, elle est classée hors-course et ne peut être au départ des autres spéciales.
5. Des pilotes formés
Les “marshalls” ainsi que les nouveaux pilotes reçoivent une formation avant de pouvoir être actifs dans une compétition.
« Pour les marshalls, nous avons une formation tous les trois mois. Quant aux pilotes, ils sont dirigés vers des pilotes confirmés, comme Rayhan Alladeen et Rajesh Ramdenee. Ils apprennent à prendre des notes de course, comment entrer et sortir d’un virage, entre autres. Organiser le championnat est un travail d’équipe », souligne le président du MRC.
6. Des critères pour les nouveaux venus
Une personne qui souhaite participer à une épreuve de rallye ne peut simplement s’inscrire. Il doit remplir plusieurs conditions. « Une personne qui vient d’avoir son permis n’est pas admise en course. Les intéressés doivent avoir eu leur permis et avoir conduit une voiture depuis au moins deux ans. Nous regardons aussi la ‘driving history’ des personnes qui demandent à y participer. Quelqu’un qui conduit mal ne peut être admis en course. Nous demandons également un certificat médical pour chaque pilote et co-pilote », explique Sanjeev Hurday. C’est donc un véritable parcours de combattant pour l’organisation d’une épreuve de rallye et sa tenue. Et qui doit se faire sans accident, autant que possible.
