Retour à la normale en Styrie: Lewis Hamilton, en retrait la semaine dernière pour la reprise de la F1, a dominé le deuxième Grand Prix de la saison dimanche, de nouveau en Autriche, où les Ferrari se sont ridiculisées dès le 3e virage.
Les qualifications samedi avaient permis au Britannique, dans son élément sous la pluie, de démontrer qu'il était de retour. En quête d'une septième couronne mondiale qui ferait de lui l'égal de Michael Schumacher, le pilote Mercedes, contrarié par sa 4e place lors du GP d'Autriche dimanche dernier, a largement dominé le premier GP de Styrie de l'histoire, sur ce même Red Bull Ring de Spielberg, sept jours plus tard.
"Je suis reconnaissant d'être de retour à la première place. Ca faisait longtemps depuis la dernière course de l'an dernier", a commenté Hamilton. "C'est une excellente manière de rebondir après un week-end difficile."
L'image du jour restera moins glorieuse pour les Ferrari de Sebastian Vettel et Charles Leclerc. Dès le troisième virage, le Monégasque a décollé sur un vibreur en tentant de dépasser son équipier allemand dont il a arraché l'aileron arrière. Bilan: un double abandon.
Leclerc: "J'ai fait le con"
"C'est de ma faute. J'ai fait le con, tout simplement, il faut l'avouer quand ça se passe comme ça", a admis Leclerc au micro de Canal+, après avoir présenté ses excuses à Vettel devant les caméras.
Ce nouveau raté plonge encore plus dans la crise une Scuderia qui n'avait pas besoin de ça... La deuxième place inespérée de Leclerc la semaine passée ne doit pas cacher que la performance n'est pas au rendez-vous en piste.
"Quand vous prenez le départ en milieu de grille, ce sont des choses qui arrivent mais ça n'est pas une excuse, a admis devant les télévisions Mattia Binotto, le Team Principal italien. C'était surtout un week-end très décevant qui se termine de la pire des façons. Il ne sert à rien d'accuser qui que ce soit, il faut réagir et progresser vite."
Signe que personne ne souhaitait remuer le couteau dans la plaie, le rendez-vous avec la presse écrite prévu par la suite pour Binotto, Leclerc et Vettel a été annulé.
Tout va bien en revanche pour Mercedes, dont l'avantage apparaît considérable. Après le succès sans opposition de Valtteri Bottas dimanche dernier, la marque allemande s'offre son premier doublé de l'année, le Finlandais ayant ravi la 2e place au Néerlandais Max Verstappen, parti devant lui.
"Je poussais autant que possible pour essayer de rester à leur niveau mais ça n'était simplement pas suffisant. Nous avons encore du travail devant nous", n'a pas caché le pilote Red Bull, 3e après un abandon la semaine passée.
Bottas n'a "pas de raison" de douter
Du côté des classements, Bottas garde la tête chez les pilotes avec six points d'avance sur Hamilton et, déjà, on se demande si le Nordique, qui s'annonce comme le seul opposant au Britannique, tiendra la marée.
"En F1, il est assez facile de douter de soi mais, en ce moment, je ne vois aucune raison de le faire, répond l'intéressé. Au vu du week-end dernier, je sais ce dont je suis capable."
A noter aussi, hors piste, la réclamation déposée par Renault contre sa concurrente Racing Point, dont la monoplace de 2020 est très inspirée de la Mercedes sacrée en 2019. La réclamation du constructeur français porte sur plusieurs articles du règlement sportif du Championnat du monde, qui stipulent notamment qu'un concurrent "doit utiliser dans ses monoplaces uniquement des pièces qu'il a conçues".
Le spectacle des F1 lancées à pleine vitesse sans public pour les admirer a de nouveau offert des images surréalistes. Pour mettre de l'ambiance, les initiales et les numéros des pilotes en pleine bataille clignotaient sur les sièges d'une tribune vide.
Le podium aussi a bénéficié de quelques ajouts plus ou moins heureux, avec des gerbes de fumée et plus de membres des équipes autorisés à célébrer. L'arrivée des trophées sur des chariots télécommandés, par contre, a laissé quelques-uns septiques.
La suite emmène le paddock sur le Hungaroring de Budapest dès le week-end prochain, pour le deuxième "triple header" (trois courses en trois semaines) de l'histoire de la F1.
L'expérience tentée à l'été 2018 avait laissé les personnels des écuries exsangues. Outre la fatigue, il faudra cette fois composer avec l'isolement, les déplacements des ressortissants britanniques et extra-européens ayant été limités de l'hôtel au circuit par les autorités en raison du Covid-19.