Les Bleus de l'inévitable Kylian Mbappé ont fait briller leur étoile de champions du monde contre le Danemark (2-1), ex-bête noire fauchée en fin de match, avec une prestation éclairante et une qualification précoce acquise pour les huitièmes de finale du Mondial.
Cocorico! Didier Deschamps ne voulait pas "mettre le coq plus haut qu'il le faut" après le succès initial contre l'Australie (4-1), mais ses Bleus ont déplumé leur rival scandinave, plus fort en juin et septembre (défaites françaises 2-1 et 2-0), au bout du suspense grâce à leur jeune attaquant vedette.
L'avoir dans son équipe, "ça aide", en a rigolé Raphaël Varane. "Sur toutes les compétitions il veut marquer son empreinte et il est en train de le faire", a ajouté Jules Koundé.
Le prodige du Paris Saint-Germain s'est offert un doublé décisif (61e, 86e), crucial pour les Bleus comme en huitième du Mondial-2018 face à l'Argentine, un adversaire qu'il pourrait recroiser d'ailleurs dans deux matches au même stade de la compétition, avec un duel potentiel contre Lionel Messi, buteur samedi contre le Mexique (2-0).
L'armada tricolore aborde sa dernière rencontre du groupe D, mercredi contre la Tunisie, avec la possibilité de faire souffler des cadres et donner du temps de jeu à ses "coiffeurs". Même un match nul face aux Aigles de Carthage leur assurerait la première place du groupe.
Après deux rencontres, en tout cas, la France a une belle tête de vainqueur et balaye la malédiction des anciens tenants du titre, les trois précédents (Italie, Espagne et Allemagne) ayant sombré dès le premier tour du Mondial suivant.
"Je n'avais pas d'anxiété ou d'inquiétude, pour la bonne raison qu'à un moment les statistiques sont faites pour être contredites. On ne va pas s'enflammer mais c'est très bien ce qu'on a fait jusqu'ici", s'est réjoui Deschamps, saluant la "force collective" de son groupe.
Varane solide, au propre comme au figuré
Au stade 974 de Doha, les Bleus ont longtemps dominé les débats, avant d'avoir des sueurs froides en fin de match. Mais le capitaine Hugo Lloris a tenu bon la barre, avec notamment une belle parade sur une frappe rapprochée (73e).
Le vice-capitaine Varane, enfin de retour sur un terrain, a aussi rendu une copie parfaite, une autre bonne nouvelle pour les champions du monde, submergés par une vague de blessés depuis de longues semaines et encore récemment.
Le défenseur de Manchester United est sorti après une heure et quart de combat, sans pépin visible après avoir été éloigné un mois des terrains pour une blessure musculaire à une cuisse.
"J'ai beaucoup travaillé, j'ai pris beaucoup de plaisir. C'est toujours particulier une Coupe du monde, jouer pour son pays. Je profite de chaque moment", a-t-il savouré.
Pour sa 88e sélection, l'ex-Madrilène a guidé l'arrière-garde avec sérénité, à l'image de cette intervention autoritaire suivie d'une passe longue entre deux défenseurs pour Mbappé, ceinturé par Andreas Christensen, averti d'un carton jaune à la teinte foncée (20e).
Son jeune associé Dayot Upamecano, préféré à Ibrahima Konaté, s'est hissé au même niveau, de quoi s'incruster davantage dans le "onze" de départ.
Face à la 10e nation mondiale, Deschamps a obtenu quelques certitudes de plus concernant son équipe-type, quasiment fixée après deux matches.
Dembélé intenable
S'il y avait des doutes concernant Ousmane Dembélé, l'ailier du Barça les a levés encore davantage, dans le sillage de sa performance contre l'Australie (4-1).
Le joueur de 25 ans, revenu en sélection en septembre seulement, avait des jambes de feu et le dribble facile. Il a enrhumé ses vis-à-vis dans le stade non-climatisé de Doha de nombreuses fois, et a abattu un travail défensif remarquable, tacles à l'appui, donnant raison à son sélectionneur.
Au poste de latéral droit, il a choisi d'installer Koundé à la place de Benjamin Pavard, deux joueurs plus épanouis dans l'axe. Pas toujours rassurant dans son positionnement, ni ses relances, Koundé a écopé d'un carton jaune qui aurait pu virer au rouge avant la pause. Après, il s'est montré plus sûr.
Le motif de regret concerne le but encaissé, sur un coup de pied arrêté, un danger pourtant pointé du doigt avant la rencontre. Après une première tête danoise, sur corner, Andreas Christensen a placé la sienne (68e) et fait douter les Tricolores.
Heureusement, Mbappé était là, comme souvent. Le buteur de 23 ans s'est appuyé sur Theo Hernandez, encore décisif, pour ouvrir le score. Puis il a offert la victoire sur un centre d'Antoine Griezmann, de nouveau très en vue dans son rôle inhabituel de quasi-milieu relayeur.