Stéphanie Philippe raconte le para-athlète Yovanni : « Mon fils se bat pour réussir

By Jenny Raboud Monday 17 July 2023 Evènements sportifs O commentaire 0 views

Stéphanie Philippe est une mère comblée de voir son fils établir des records sur la piste d’athlétisme et monter sur le podium aux Championnats du monde à Paris. Elle n’a jamais douté du potentiel de son fils malgré le handicap de ce dernier, qui est porteur d’un déficit mental. Yovanni fait la fierté de sa famille et de toute l’île Maurice.

Yovanni a une ambition débordante. Il vise toujours plus haut. Il met tout son cœur dans ce qu’il entreprend, consentant à de nombreux efforts et sacrifices pour atteindre ses objectifs. Son handicap n’a jamais été un obstacle. Je suis extrêmement fière de mon fils. Il se bat pour réussir », confie Stéphanie Philippe. Cette mère de cinq enfants vit des émotions intenses depuis le vendredi 14 juillet 2023, lorsque Yovanni a inscrit son nom sur les tablettes des records du 400m (T20) des Championnats du monde, en arrêtant le chrono à 47,38 secondes et effaçant ainsi celui du Brésilien Daniel Tavares, précédent détenteur de la marque avec 47,62 secondes.

« Je suis très contente pour mon fils. C’est le résultat de son travail assidu et de sa persévérance. Avant de s’envoler pour les Mondiaux de Paris, il m’avait dit : ‘Maman, je vais réaliser quelque chose d’extraordinaire en France’. Il savait ce qu’il disait, car il affichait une confiance inébranlable », raconte-t-elle. Lorsque Yovanni a franchi la ligne d’arrivée en troisième position lors de la finale du tour de piste au stade Charlety, l’euphorie a envahi la famille Philippe à Beau-Bassin. « Je n’ai pas pu retenir mes larmes tellement j’étais contente. Je n’ai pas de mots pour décrire ce sentiment. Mon fils a réussi à décrocher un podium aux Championnats du monde. Toute la famille, réunie pour assister à la course, criait et sautait de joie », raconte Stéphanie Philippe.

Selon elle, Yovanni connaît une ascension vertigineuse depuis sa prise en charge par l’entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee, il y a trois ans. « Je le remercie d’avoir cru en mon fils et de lui avoir donné sa chance. Il est bien plus qu’un entraîneur pour ses athlètes. Yovanni a davantage confiance en lui depuis qu’il est avec Jean-Marie. » Les Mondiaux de Paris marquent la deuxième sortie internationale de Yovanni Philippe, après sa médaille d’or remportée lors du Grand-Prix de Dubaï en février dernier, sur le tour de piste (49,62 secondes), devant le Britannique Columba Blango.

Selon sa mère, Yovanni Philippe, âgé de 21 ans, a souffert de crises d’épilepsie depuis sa naissance. « Il a fréquenté l’école maternelle et primaire, mais il rencontrait des difficultés d’apprentissage et de mémorisation. Au collège, il n’arrivait pas à suivre le rythme. Le médecin nous a conseillé de l’inscrire dans une école spécialisée. C’est ainsi qu’il a rejoint l’école spécialisée Colibri, dédiée aux enfants souffrant de déficit mental », relate-t-elle. C’est à l’école Colibri que le médaillé de bronze du 400m des Championnats du monde a découvert l’athlétisme. Il s’entraînait au stade Germain Comarmond à Bambous, avant de rejoindre l’équipe de Jean-Marie Bhugeerathee au stade Maryse Justin à Réduit.

« Mon fils vit pour son sport. Depuis qu’il pratique l’athlétisme, il s’épanouit davantage », constate Stéphanie Philippe. Le spécialiste du tour de piste est un grand mangeur. C’est aussi un passionné de jeux vidéo et de musique, selon sa mère. Dans la foulée, elle confie qu’il a une petite amie.

 

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