Maurice ne brille plus dans les sports collectifs aux Jeux des Îles. À qui la faute ? Le point sur cette situation.
Le déclin des sports collectifs à Maurice s’est fait ressentir lors des deux dernières éditions des Jeux, notamment à Madagascar, en 2007, et aux Seychelles, en 2011. À l’exception du football, qui avait décroché l’argent, et la sélection féminine de basket-ball, qui avait ramené le bronze, les autres sélections sont rentrées bredouilles des Seychelles. Jadis, le volley-ball mauricien a connu des jours glorieux, avec le titre de champion d’Afrique junior, ou encore l’or en masculin lors des JIOI de 2003. Mais depuis, cette discipline continue sa descente aux enfers. Pour Mario Lepois, ancien entraîneur national de l’équipe masculine, plusieurs facteurs ont causé cette chute. « Il y a l’incompétence de certains dirigeants à la tête de l’Association mauricienne de volley-ball (AMVB), le manque de vision et, surtout, l’ insuffisance de moyens financiers pour investir dans le développement de la discipline », dit-il. L’enseignant du collège St-Joseph tient les dirigeants de la Fédération pour responsables de la situation dans laquelle se retrouve le volley-ball local. « Il y avait des structures adéquates qui avaient été mises en place par les Directeurs techniques nationaux (DTN), dont particulièrement le Français Christian Marty, mais la Fédération a tout détruit. Le volley-ball mauricien était numéro 1 aux Jeux de la Commission Jeunesse et Sportive de l’océan Indien (CJSOI), mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous ne sommes même pas sur le podium », s’insurge-t-il. Et de poursuivre : « On met la pression sur les joueurs et les entraîneurs à la veille des Jeux des îles. La question qui se pose est de savoir ce qu’a fait la Fédération pour assurer une préparation adéquate dans le cadre de ces Jeux ? Les volleyeurs ne sont nullement responsables, mais ils payent les pots cassés par le manque de vision des dirigeants. Nous avons des techniciens compétents, mais il faut leur donner l’opportunité. » Pour Mario Lepois, les chances de Maurice d’être sur le podium à La Réunion sont très minces. « Mais, tout de même, nos joueurs doivent essayer de se surpasser pour au moins réaliser quelque chose de positif », dit-il. Podium difficile De son côté, l’ancien joueur et entraîneur de la sélection nationale de basket-ball, Rakesh Chundunsing, ne croit pas au miracle. « Tant qu’il n’y aura pas des techniciens compétents à la tête de l’équipe nationale, nous ne pouvons nous attendre que les résultats tombent du ciel », avance-t-il. Selon lui, la régression du basket-ball local est le résultat d’un manque de vision des dirigeants à la tête de la Fédération. Il avance même qu’un podium pour le basket-ball local aux 9es JIOI est difficile, pour ne pas dire impossible. « Les conditions dans lesquelles la préparation se déroule sont impensables. Il n’y a aucun plan de travail, pas de camps d’entraînement et de frottements pour les basketteurs, alors que nos adversaires ne dorment pas sur leurs lauriers », lâche-t-il. D’autre part, les dirigeants des sports collectifs ne cessent de décrier le manque d’investissement pour leurs disciplines, contrairement au football. « Nous sommes toujours l’enfant pauvre. Nous n’avons pas de moyens financiers pour effectuer des camps d’entraînement à l’étranger. De plus, nous devons nous contenter de participer à des tournois comme la Coupe des Clubs Champions de l’océan Indien (CCCOI). Il faudra trouver une solution. » Handball : La confiance de mise De son côté, le handball fait son retour aux JIOI, après 17 ans d’absence. Que peut-on s’attendre de cette discipline, qui avait ramené le bronze en 1998 ? « Nous visons ni plus ni moins que le podium. Nous n’avons pas lésiné sur les moyens en ce qui concerne la préparation. Les présélectionnés ont eu des frottements avec les équipes réunionnaises et ont participé au tournoi de la Zone 7, à Madagascar. Nous allons poursuivre sur ce même rythme, avec l’objectif d’une médaille », déclare le conseiller technique Dominique Filleul.