Le Directeur technique national de natation, le Français Philippe Pascal, ne se fait pas d’illusions : les nageurs réunionnais seront difficiles à mater chez eux dans trois mois. Par ailleurs, il ne se prononce pas sur l’imminence de son éventuel remplacement.
On aborde la dernière ligne droite de la préparation des nageurs en vue des Jeux des îles pour l’océan Indien. Comment cela se passe jusqu’à présent ? Le programme d’entraînement est respecté à la lettre. La préparation se poursuivra jusqu’à notre départ à l’île de La Réunion. Les nageurs sont très appliqués. Ils savent que la compétition sera rude. L’équipe qui défendra nos couleurs à ces Jeux est-elle déjà constituée ? Nous allons finaliser la sélection au mois de juin. Les nageurs doivent impérativement réaliser les minima imposés dans le contexte de ces Jeux pour intégrer l’équipe. Certains les ont déjà en poche, alors que les autres auront l’opportunité de les réaliser lors des Championnats de Maurice, qui se tiendront du 15 au 17 mai. Après 10 médailles d’or remportées aux Seychelles en 2011, à quoi doit-on s’attendre quatre ans plus tard ? Ce sera difficile de décrocher un podium à La Réunion et encore plus difficile de s’adjuger l’or. Il faut se rendre à l’évidence que le niveau de la compétition en 2015 sera incomparable à celle de 2011. Les données ont changé depuis les derniers Jeux. Comme nous, les autres pays ont aussi de l’ambition et se préparent ardemment pour faire bonne figure à ce rendez-vous. Vous êtes bien pessimiste… Je dirais plutôt que je suis réaliste et que j’ai les pieds sur terre. Il y a une différence entre le souhait d’avoir quelque chose et l’avoir. Tous les pays engagés aux Jeux souhaitent obtenir de bons résultats. On veut tous briller, mais les meilleurs ont toujours le dernier mot. Concrètement, quelles sont nos chances de médailles ? Nous avons plus de chance dans les épreuves individuelles. Nous devons nous concentrer sur chaque étape qui peut nous rapprocher un peu plus du podium. Nos nageurs sont très motivés et leurs objectifs restent un podium. La natation est une des disciplines qui pourvoient le plus de médailles aux Jeux. Nos nageurs peuvent-ils contribuer à maintenir Maurice sur le podium des meilleures nations ? Je n’ai aucun doute que nos locaux se surpasseront pour défendre dignement le quadricolore à cette manifestation sportive. Nous allons faire le bilan à la fin de la compétition, le 8 août prochain. À part les Réunionnais, quels sont les adversaires dont nous devrons nous méfier ? La Réunion reste la bête noire des Mauriciens en natation. Les Réunionnais tenteront un parfait hold-up à la maison. Cela n’étonnera guère, car le pays hôte a mis le paquet au niveau de la préparation de ses nageurs. La plupart des nageurs évoluent en France et on connaît le niveau de la natation française. Ils étaient en action lors des Championnats de France de natation et ils ont même disputé la finale. Cela donne déjà un aperçu du niveau de la natation réunionnaise. Êtes-vous au courant que le ministère de la Jeunesse et des Sports a déjà enclenché les démarches auprès de l’INSEP pour trouver votre remplaçant ? Jusqu’à preuve du contraire, j’occupe toujours le poste de Directeur technique national. Le DTN sur la selette Les jours de Philippe Pascal en tant que Directeur technique national (DTN) sont comptés. C’est du moins ce qu’on laisse entendre dans le giron de la natation. Surtout après que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yogida Sawmynaden, eut sollicité l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) lors de son passage en France, pour trouver un DTN étranger pour la natation. Il nous revient que le ministre a même informé les dirigeants de la Fédération mauricienne de natation (FMN) et le technicien français de sa démarche lors d’une réunion. Le contrat de Philippe Pascal qui arrive à terme bientôt, sera renouvelé jusqu’aux Jeux des îles. Or, durant ces cinq dernières années, il avait un contrat d’une durée d’une année. Au niveau du MJS, on veut éviter toute polémique autour du sujet, surtout à l’approche du rendez-vous indianocéanique. « Cela ne doit pas perturber la préparation de nos nageurs à trois mois des Jeux des îles. Toute décision qui sera prise, le sera dans l’intérêt de la discipline », explique un haut cadre du ministère. Sollicité pour une déclaration, Philippe Pascal avance qu’il s’attèle à sa tâche et qu’il reste DTN, jusqu’à preuve du contraire. Après presque six ans passés au service de la natation locale, Philippe Pascal devra plier bagages si le ministère va de l’avant avec son idée de recruter un nouveau DTN.