Le Conseil International des Jeux (CIJ) a retiré l’organisation des Jeux des îles de 2019 aux Comores pour la confier à Maurice. Les dirigeants comoriens crient leur colère et pensent boycotter la 10e édition dans quatre ans. Le président du CIJ, Philippe Hao Thyn Voon met les points sur les i.
[dropcap]L[/dropcap]es Comores reprochent au CIJ, à vous plus particulièrement, d’avoir fait capoter leur projet d’organiser les Jeux des îles 2019 au détriment de Maurice…
J’aimerai rafraîchir la mémoire des Comoriens. Je suis le premier à les avoir encouragés à soumettre leur candidature pour l’organisation des 10es Jeux des îles. L’organisation leur a été attribuée en 2013 sous certaines conditions. Deux ans après, nous sommes toujours au point de départ sur le plan organisationnel. Il n’y a rien eu de nouveau concernant les infrastructures sportives à réaliser, notamment la piscine olympique et le stade.
Les Comores sont les seuls fautifs. Ils n’ont pas été en mesure de respecter le cahier de charges du CIJ, ni de produire les preuves relatives au engagement des constructeurs et des bailleurs de fond. Il n’était donc pas question que l’histoire de 2000 se répète, c’est-à-dire avec le désistement des Comores en tant que pays organisateur à deux ans des Jeux. D’autant qu’il nous faut impérativement sauver cette grand-messe sportive de l’océan Indien, après les problèmes survenus lors des derniers Jeux, à La Réunion. Je dois aussi préciser que je n’ai pas participé à l’exercice de vote, car Maurice était candidat à l’organisation.
C’est bien vous qui avait proposé la motion de passer au vote secret, n’est-ce pas ?
On ne faisait que tourner en rond pendant deux heures. Le président du Comité olympique et sportif des Comores, Ibrahim Ben Ali, a secondé la motion de vote secret. Après le verdict, les dirigeants comoriens ont effectué un ‘walk out’ en signe de contestation.
Est-ce vrai que les Comores ont obtenu une seule voix ?
Le résultat du vote est confidentiel. Maurice a eu le support de la majorité des pays membres présents à la réunion…
L’absence des représentants du gouvernement comorien à la réunion extraordinaire a-t-elle pesé lourd dans la balance ?
J’ai été surpris qu’aucun représentant de l’État comorien ne fût présent, alors que l’organisation des Jeux des îles est un dossier national. Cependant, ce n’est pas la raison pour laquelle l’organisation des JIOI a été retirée aux Comores. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat des Comores est arrivé après la session plénière et m’a demandé de convoquer une nouvelle réunion pour qu’il puisse intervenir. Mais le CIJ avait déjà tranché sur le sujet.
Le ministre Yogida Sawmynaden avait déclaré que Maurice n’était pas une roue de secours pour ce qui est de l’organisation des 10es JIOI. Comment l’avez-vous convaincu ?
Le ministre ne voulait pas envenimer davantage la situation pendant les Jeux des îles, à La Réunion. Maurice avait déjà soumis sa candidature, accompagnée de la lettre d’engagement du gouvernement au CIJ. Nous étions donc toujours dans la course.
Les Comores ont annoncé un boycott des Jeux de 2019 à Maurice ….
2019 est encore loin. Ce serait vraiment triste et dommage si les sportifs comoriens ne sont pas de la partie, surtout après avoir raté le rendez-vous de 2015. Je souhaite que les Comoriens reviennent à de meilleurs sentiments.
Votre mandat tire à sa fin. Quel est votre sentiment ?
Je soumettrai ma démission lors de la prochaine réunion du CIJ. Je pars la tête haute, car j’ai le sentiment du devoir accompli.
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