
Yusuf Serally a débuté le sport sur le tard, mais il a su inculquer cette passion à ses deux enfants, dès leur plus jeune âge. Le fils Rifayi partage la même passion de son père pour le vélo. La petite dernière, Ayesha, elle, a choisi la natation.
Le sport est plus qu’une religion chez les Serally. Yusuf et Rifayi sont membres du club de l'Union cycliste de Rose-Hill (l’UCRH). Le père est dans la catégorie Masters 2, alors que le fils évolue chez les Juniors en première année.
En mars dernier, Yusuf Serally a été médaillé d’argent dans le contre-la-montre de Beau-Plan. Rifayi, 16 ans, a, quant à lui, pris la septième place dans le Championnat d’Afrique de VTT dans l’épreuve de cross-country Olympique, qui s’était tenue à Maurice le 12 mai dernier. Ayesha, elle, a brillé récemment lors des Championnats nationaux de natation en s’octroyant une médaille de bronze au 200 m papillon dans la catégorie des 13-14ans.
Si les Serally ont pris goût au sport, c’est surtout grâce au déclic ressenti par Yusuf, il y a huit ans de cela. « En 2009, alors que je venais de courir les 10km au trail de Ferney, un vieil homme me disait que, dans une semaine, il allait participer aux 100km de cyclisme sur route. Si lui avait la motivation et l’envie, pourquoi pas moi ? Dès lors, j’ai commencé le cyclisme sur route.» Même si pour des raisons professionnelles, il a dû mettre le cap sur les Comores avec sa famille, il n’a pas mis de côté sa passion du vélo.
« En 2011, durant notre séjour en terre comorienne, j’ai eu la chance d’aider la Fédération cycliste des Comores à se remettre sur les rails. Rifayi s’était entre-temps initié au VTT, il avait remporté sa première compétition chez les moins de 15 ans, alors qu’Ayesha apprenait à nager à huit ans sur les plages des Comores.
De retour à Maurice, elle a intégré le CNQB avant de rejoindre le CAMO, où elle s’épanouit dans la natation, s’entraînant six fois la semaine à raison de deux heures de piscine par séance. Rifayi et moi-même faisons 10 à 15 heures de selle, soit 250 à 350 km chaque semaine. C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! », précise Yusuf.
Au-delà de concourir et de développer un esprit de compétition, Rifayi et Ayesha ont compris qu’il n’y avait pas que les jeux virtuels et internet de nos jours.
« Depuis que je pratique le VTT, je me sens dans mon élément. Cela demande beaucoup d’efforts et de sacrifices, mais avec l’aide de mon père et le soutien de ma famille, j’y arrive. Je me consacre plus à mes études et au VTT qu’aux jeux vidéo », confie Rifayi.
Même son de cloche pour Ayesha, qui se sent comme un poisson dans l’eau, une fois qu’elle s’élance dans la piscine pour chaque entraînement. « Aller toujours plus vite et toujours plus. Cela m’aide aussi à me concentrer dans mes études », relate la jeune fille. « Je suis fier de partager la passion du sport à mes deux enfants », conclut Yusuf Serally.
Rifayi : « Je veux être champion »

Le souhait de Rifayi : devenir un champion de VTT à Maurice dans un futur proche. Son parcours jusqu’ici lui donne des raisons d’espérer. « Depuis mon retour à Maurice fin 2013, je me suis découvert une passion pour le VTT, mes atouts étant les parties techniques et la descente.
Entre 2014 et 2016, j’ai participé à une dizaine de courses de VTT en terminant 1er du Emcar Canondale MTB et de la ligue de VTT catégorie cadet en 2016. La saison 2017 vient de débuter sur des roulettes, j’ai remporté la médaille d’or de la course de VTT Epic XC au Phare d’Albion en février dernier. Je suis à présent dans la catégorie junior première année.
Ma septième place dans le Championnat d’Afrique de VTT, face à de redoutables étrangers, me laisse espérer que je pourrai m’illustrer un jour à ce niveau, surtout si je peux bénéficier de plus de soutien d’éventuels sponsors. Je veux être champion », confie Rifayi.