À moins de deux ans des Jeux des Îles de l’océan Indien, La Réunion est déterminée à mettre à exécution sa menace de ne pas y prendre part si la Charte des Jeux n’est pas amendée. En revanche, le Sri Lanka pourrait être présent pour la première fois.
Le Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) de La Réunion est catégorique : si la charte des Jeux n’est pas amendée, l’île Sœur ne participera pas à la manifestation indianocéanique de 2019. La prochaine réunion du Conseil International des Jeux (CIJ) est prévue pour le 16 février 2018. Or, la Charte des Jeux ne peut pas être amendée à moins de 18 mois de la manifestation, qui se tiendra du 19 au 28 juillet 2019. De ce fait, le CROS a lancé un ultimatum au CIJ, pour qu’une solution soit trouvée d’ici décembre.
Le point qui pose problème reste l’article stipulant que les sportifs de La Réunion et de Mayotte doivent avoir été licenciés cinq ans dans leurs îles respectives ou au moins trois années civiles dans des clubs sportifs de ces mêmes îles. Donc, les sportifs de ces deux départements français outre-mer, qui évoluent en métropole, ne pourront pas participer aux Jeux de 2019. Le CROS souhaite que cette loi soit revue ou alors qu’elle soit applicable à tous les autres nations participant aux Jeux des îles de l’océan Indien.
Dans le contexte actuel, Monique Cathala, présidente du CROS de La Réunion, souligne que la position de l’île Sœur n’a pas changé. « Nous avons demandé qu’une réunion ait lieu avant février, afin de trouver une solution. Cependant, nous n’avons toujours pas eu de réponse à ce sujet. Si la réunion du CIJ a lieu en février, la charte ne pourra pas être amendée pour les Jeux de 2019. De ce fait, rien ne change et La Réunion reste sur sa position de ne pas y participer », souligne-t-elle.
D’autres possibilités étudiées
La présidente du CROS souligne que La Réunion étudie d’autres possibilités pour ses athlètes. « Que nous participons aux JIOI ou pas, le Club Réunion existera toujours. Nous devons donc continuer à étudier différentes possibilités, notamment celle d’envoyer nos athlètes en métropole pour des compétitions. Pour l’instant, nous gardons plusieurs options », explique Monique Cathala.
De son côté, le président du Comité olympique mauricien (COM), Philippe Hao Thyn Voon, souligne que la prochaine réunion du CIJ sera déterminante. « Ce sera la dernière réunion avant les JIOI 2019. Elle sera déterminante dans le sens que nous saurons si La Réunion participera ou non », précise-t-il. Et il insiste que la charte ne sera pas amendée : « Lors de la réunion de mars dernier, mis à part La Réunion et Mayotte, aucun autre pays ne s’est manifesté concernant un changement de la charte. Lors de la réunion de février 2018, même si un changement est apporté à cette charte, il ne pourra être appliqué aux Jeux de 2019, mais à l’édition suivante, à moins que l’assemblée du CIJ n’accorde une dérogation », indique Philippe Hao Thyn Voon.
La participation srilankaise en bonne voie
Le Sri Lanka pourrait prendre part aux Jeux des îles de l’océan Indien pour la première fois en 2019. « Les correspondances que nous avons échangées avec le Sri Lanka indique que nous sommes en bonne voie. Nous devons maintenant ajouter cela à l’agenda de la réunion de février prochain, pour que le CIJ puisse passer au vote. Cette première participation srilankaise sera surtout symbolique. La délégation de ce pays devrait être composée d’une centaine de personnes », déclare Philippe Hao Thyn Voon, président du COM.
COJI : processus d’hébergement freiné
Le Comité d’organisation des Jeux des Îles (COJI) se retrouve dans le flou par rapport à la situation de La Réunion. En effet, il ne peut aller de l’avant avec la réservation des places dans les hôtels, ne sachant si La Réunion - dont la délégation devrait comprendre environ 300 personnes - sera présente ou pas pour les Jeux de 2019. L’autre souci pour le COJI sur ce dossier est la participation du Sri Lanka. « Nous ne pouvons pas attendre la réunion du 16 février 2018 pour savoir combien de personnes seront présentes pour le Sri Lanka. Nous devons nous organiser en avance, notamment sur le plan de l’hébergement et de la logistique », explique Jean-Pierre Sauzier, le CEO du COJI.