Les Jeux des îles de l’océan Indien (19-28 juillet) approchent à grands pas. Le leader de l’opposition, Xavier- Luc Duval, était en mode d’attaque lors de sa Private Notice Question mardi. Au-delà de l’aspect infrastructurel, qu’en pensent les fédérations ?
Entre les Rs 4,6 milliards investies à Côte d’Or et les Rs 732 millions pour assurer les travaux de rénovation sur les différents sites, le MJS va débourser Rs 115 millions pour la préparation des athlètes. Sans ces derniers, il n’y a pas de Jeux, dit-on, mais les dirigeants sont-ils satisfaits de l’aide obtenue ? Réponse…
À l’Assemblée nationale cette semaine, le ministre Eddy Boissézon, qui assurait la suppléance en l’absence de Stephan Toussaint, a indiqué que Rs 115 millions ont été investies dans la préparation des athlètes pour les JIOI 2019. Le leader de l’opposition lui a indiqué que plusieurs athlètes se sont plaints des traitements qui leur sont accordés, dont la non-allocation de l’argent de poche lorsqu’ils partent à l’étranger. Il réclame qu’une allocation mensuelle de Rs 10 000 à Rs 20 000 leur soit attribuée durant la période des Jeux.
Athlétisme
Des équipements en 1985 et 2003, pas en 2019
Au niveau de Réduit, c’est un sentiment mitigé. Si on reconnaît que le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a pris en charge les dépenses liées aux stages à l’étranger, aux déplacements à des compétitions internationales tout comme les frais de catering, par contre on est d’avis que les athlètes auraient pu bénéficier de plus de soutien. « En 1985, les athlètes avaient obtenu des équipements pour s’entraîner un an avant les Jeux. En 2003, le COJI, avec l’apport de la MCB, en avait fait de même à huit mois des Jeux. Or, pour cette édition, le MJS a été catégorique. Il n’y aura pas d’équipements qui seront donnés aux athlètes pendant la campagne de préparation. Ils n’auront des équipements que pour les jeux. Sur ce point-là, je pense que le MJS a failli », a déclaré un dirigeant de l’Association mauricienne d’Athlétisme.
Pour ce dernier, même s’il est vrai que l’État dépense des milliards pour les JIOI, les athlètes sont frustrés. « On les comprend. L’État aurait pu les aider un peu plus, car les équipements, dont les chaussures, sont chers… »
Natation
« On a eu ce qu’on a demandé »
Harold Lai, le président de la Fédération mauricienne de natation (FMN), est satisfait à tous les niveaux. « Je donnerai 5/5 au MJS. Rajen Desscann et son équipe ont fait bouger nos dossiers avec beaucoup de sérieux et de rapidité. Le montant (ndlr Rs 3.5 millions) qui nous a été accordé est correct. La FMN est redevable envers le MJS. On ne peut pas se plaindre », dit-il. Partage-t-il l’avis de ses collègues dirigeants à l’effet que le MJS aurait dû donner des équipements pour les séances d’entraînement ? « On a eu ce qu’on a demandé. On est content. Je dois saluer ici le gros travail des différents coaches des clubs. Bénévolement, ils ont participé à la préparation de nos nageurs. Ni le MJS ni la Fédération n’ont dépensé un sou ici », confie Harold Lai.
Haltérophilie
Un problème de mentalité
Les haltérophiles ont été très critiques dans la presse par rapport au manque de support et du traitement obtenu lors de leur stage en Roumanie. Le MJS avait investi plus de Rs 3 millions dans ce stage. Pour le président de la Fédération, Magarajen Moonien, le gros problème de la Fédération est la mentalité de ses athlètes. « Ils sont des éternels insatisfaits. On peut tout leur donner, mais ils chercheront ces petits détails pour déclencher des révoltes. Ils doivent changer leur mentalité. J’ai l’impression que les haltérophiles pensent que la médaille d’or arrivera automatiquement. Cela ne marchera pas comme ça. Ce n’est pas normal qu’un athlète qui touche Rs 23 000 du MJS et qui bénéficie d’une bourse olympique soit jaloux d’un autre athlète qui obtient Rs 6 000. Cela résume la situation. »
Et le président revient sur le stage en Roumanie. « Nos haltérophiles ont été en Roumanie pendant 58 jours. C’est regrettable que certains émettent des critiques après. S’il y avait des problèmes, il fallait le faire savoir sur place et les résoudre là-bas. C’est malhonnête d’agir de cette façon. »
Et qu’en est-il au niveau des équipements ? « Nous bénéficions de l’aide financière de la Fédération internationale à travers le development d’un programme. On n’a pas trop de soucis à ce niveau-là », soutient M. Moonien.
Boxe
Les pugilistes achètent les chaussures à leurs frais
Les boxeurs auraient eux aussi souhaité bénéficier d’une aide à ce niveau. «C’est vrai que les boxeurs dépensent beaucoup, principalement sur les chaussures. Une paire ne dure que deux ou tout au plus trois mois. Trouver entre Rs 3000 et Rs 4000 tous les deux mois, c’est difficile pour nos athlètes », a déclaré pour sa part le président de l’Association Mauricienne de boxe, Indiren Ramsamy. Ce dernier remercie néanmoins les cadres du MJS pour avoir accepté toutes leurs demandes par rapport aux compétitions et stages à l’étranger. « À la fédération, on n’avait pas participé à des compétitions durant six mois en 2018. Nous avons voulu mettre tous les atouts dans la préparation durant l’année des Jeux. Le MJS nous a bien aidés en finançant nos nombreux déplacements. »
L’AMB s’est fixée pour objectif de remporter entre 5 et 8 médailles d’or durant la prochaine édition. « Nous voulons faire mieux qu’à La Réunion et nous avons eu les moyens pour le faire », a conclu le président de cette association.
La boxe a bénéficié d’une enveloppe de Rs 3 millions pour assurer la préparation de son élite.