Ses premiers pas aux Jeux des îles étaient en taekwondo, à Madagascar en 2007. Depuis, elle a eu raison de changer pour l’haltérophilie, où elle fait figure d’épouvantail dans la région. Et donc, grande favorite pour l’or en juillet prochain dans sa catégorie.
À 16 ans, elle ne mesurait pas encore l’importance d’une participation aux mini-Olympiques de l’océan Indien. À Madagascar, l’île de son père, elle représentait Maurice en taekwondo. Elle avait pu monter sur le podium malgré un public plutôt hostile. « À 16 ans, je ne comprenais pas encore l’envergure des Jeux des îles, dans le sens de ce que le public mauricien attend de ses athlètes. Ce n’est qu’en 2011 que j’ai réalisé que ces Jeux sont un événement important et qu’il nous faut être à la hauteur », explique Roilya Ranaivosoa, passée à l’haltérophilie depuis.
Actuellement, en phase de préparation pour sa quatrième participation aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), la triple championne d’Afrique avoue qu’elle redoute la compétition malgré l’expérience. « J’ai toujours le trac. Mais une fois que je suis dans ma compétition, j’oublie tout. Et je me donne à fond. Pour ces Jeux, le ministère a beaucoup investi sur les athlètes, avec l’argent des contribuables. Donc, nous n’avons pas droit à l’erreur », fait-elle ressortir.
Et la motivation est double, voire triple, du fait de concourir sur le sol mauricien. « Les JIOI sont sur notre terre cette année. Il nous faut faire une très belle compétition. Le public attend cela de nous », affirme-t-elle.
En 2015, à La Réunion, la sélection mauricienne d’haltérophilie avait fait fort avec 21 médailles d’or. Il va donc falloir améliorer ce score. Pour ce faire, pas de secret : le dur labeur. « Lors de la dernière édition, il y avait le sourire et l’enthousiasme après la compétition. Mais c’était le résultat de six mois de larmes, de sacrifices, pour atteindre notre objectif. C’était un moment formidable », se souvient Roilya.
La même année, l’haltérophile a vécu quelque chose qui l’a marquée. Elle devait perdre cinq kilos pour prendre part aux Mondiaux. « Il me fallait perdre ce poids en deux semaines. Je n’ai pas mangé pendant cette période. C’était difficile de prendre l’avion, perdre du poids, passer 3-4 heures en sauna à un jour de la compétition. Tout cela pour dire qu’un athlète souffre énormément pour arriver à ses objectifs », souligne l’habitante de Cité Loyseau.
Tout ce dont souhaite la sportive, c’est d’être reconnue à sa juste valeur. « Nous sommes les piliers de chaque discipline. Nous sommes les ambassadeurs du pays quand nous participons à des compétitions internationales. Nous méritons le respect pour cela », exige-t-elle.
En attendant les Jeux, elle se remet doublement à l’ouvrage pour décrocher la lune.