Paie réduite et congés coupés. Voilà à quoi ont eu droit les joueurs des sélections nationales, masculine et féminine, après leur retour d’un stage qui s’est tenu en Serbie du 10 mai au 2 juin en vue des Jeux des îles de l'océan Indien.
Faire honneur à pour son pays. C’est ce qu’on attend des athlètes mauriciens. Certains le font au détriment de leur vie de famille et de couple. D’autres pensent à jeter l’éponge, car cela devient trop dur moralement et physiquement. Le cas des basketteurs qui ont effectué un stage en Serbie interpelle. Neuf sélectionnés en masculin et deux en féminin ont vu leur paye être réduite, car ils étaient absents du pays du 10 mai au 2 juin. Les salaires de ces basketteurs varient entre Rs 10 000 et Rs 16 000 par mois et il y a eu des déductions jusqu'à 50 %.
Du côté du ministère de la Jeunesse et des Sports, on assure qu’il y aura un remboursement partiel des salaires et que les entreprises qui piochent dans les congés commettent une infraction à la loi.
« La fédération a pris tous les documents, dont les fiches de paie des joueurs concernés et on a fait suivre le dossier au MJS pour les remboursements », assure Hedley Han, président de la Fédération mauricienne de basket-ball (FMBB). Or, jusqu’à présent les basketteurs sont sans nouvelle et surtout sans remboursements de salaires. « Nous avons reçu ce dossier. Et, je suis confiant qu’il y aura une réponse positive. Il n’y aura peut-être pas de remboursement total des salaires mais ce sera fait partiellement », souligne le 'Permanent Secretary' du MJS, Mubarak Boodhun.
Il y a aussi le problème des congés. Beaucoup de ceux qui se sont rendus en Serbie ont bénéficié de ‘Special leaves’ de leurs employeurs, mais ils ont eu la mauvaise surprise d’apprendre que cela a été déduit de leur congés ou ‘local leaves’. Certains se retrouvent même sans aucun congé pour le reste de l’année. « La loi prévoit que les athlètes qui représentent le pays dans des compétitions internationales ou en sélection doivent bénéficier de ‘special leaves’ de leurs employeurs et que ce n’est pas déductible de leurs congés. Les employeurs qui font le contraire sont en infraction avec la loi du pays. Les athlètes qui se sentent lésés concernant leurs congés sont invités à prendre contact avec le MJS pour qu’on traite leurs cas », dit Mubarak Boodhun. Certains diront que l’attitude de certaines compagnies et employeurs est à la limite de l’antipatriotisme à l’approche des Jeux.
Un autre cas qui interpelle est celui d’un employé du secteur public qui s’est vu contraint de faire des ‘overtimes’ pour rattraper ses heures d’absence pour participer au stage en Serbie. Il a dû travailler trois week-ends où il a terminé les entraînements à 22 heures pour ensuite aller au boulot jusqu’à 4 heures du matin. Et, il a repris le travail quelques heures plus tard pour enchaîner une nouvelle journée infernale.
Ce ne sont certainement pas des conditions idéales pour ceux à qui on a demandé de défendre le drapeau lors des prochains JIOI. Que se passera-t-il quand ils seront en stage du 13 au 18 juillet et ensuite aux Jeux du 19 au 28 juillet ? Auront-ils d’autres mauvaises surprises ?