Après 52 ans d’Indépendance, le chemin est encore long

By . DefiSports Jeudi 12 Mars 2020 Evènements sportifs O commentaire 0 views

L’île Maurice a vécu des moments forts en sport avec comme point culminant la médaille olympique de Bruno Julie en 2008. Toutefois, tous sont unanimes : il faut beaucoup d’efforts et d’investissements pour figurer parmi les meilleurs mondiaux.

Stéphan Toussaint, ministre des Sports« Nous devons continuer d’avancer »

Le ministre de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs est catégorique : le sport mauricien a évolué positivement depuis l’indépendance. « Cela fait déjà un demi-siècle depuis que le ministère des Sports a été créé. Sur le plan sportif, nous avons beaucoup progressé.  Maurice possède des athlètes qui ont le potentiel de briller au plus haut niveau. Avec les moyens de bord dont nous disposons, le ministère fait de son mieux pour que les athlètes puissent bénéficier d’un encadrement adéquat pour atteindre leurs objectifs. En 2019, nous avons remporté pour la première fois les Jeux des Îles de l’océan Indien, après 40 ans. Nous devons poursuivre les progrès et continuer d’avancer. Le ministère voit au-delà des JIOI. D’où l’initiative de la mise en place d’une structure pour Paris 2024. Il y a aussi une prise de conscience des Mauriciens à pratiquer une activité physique et sportive. Nous les encourageons dans cette voie. »

Philippe Hao Thyn Voon, Comité Olympique : « Pas de place pour les amateurs »

 Pour le président du Comité Olympique mauricien, le sport mauricien a connu des développements, mais le manque de financement freine sa progression.

« Notre sport n’avance pas assez vite. Le manque de financement pour injecter dans les différents projets fait défaut. Nous devons continuellement hausser notre niveau. On doit être soit professionnel ou semi-pro. Il n’y a pas de place pour les amateurs si nous voulons rivaliser sur la scène continentale et internationale. Le ministère de tutelle investit davantage dans les jeunes. C’est une bonne chose car ces derniers représentent l’avenir de notre sport. Après 52 ans d’indépendance, il est temps de concrétiser le projet d’après-carrière des sportifs. Un athlète de haut niveau doit être pris en charge pendant et après sa carrière. Si ce projet se concrétise le sport mauricien franchira un grand pas et les résultats s’ensuivront. L’athlète doit être motivé afin de se surpasser. » 

Bruno Julie, médaillé olympique : « Reconnaître un sportif à sa juste valeur »

L’unique médaillé mauricien aux Jeux Olympiques pense qu’il est temps d’insuffler un nouveau dynamisme au sport mauricien. « Nous devons viser loin : les Jeux Africains, les Jeux du Commonwealth, les championnats du monde et les Jeux Olympiques. C’est ainsi que nous allons pouvoir progresser. Le rendez-vous indianocéanique n’est qu’un frottement entre les sportifs de la région et ne peut être une compétition de référence. Nous avons des sportifs talentueux mais il faut leur donner les moyens pour qu’ils puissent briller sur l’échiquier international. Pour moi, il est très important de reconnaître un sportif à sa juste valeur. Je vois que cela n’a pas changé. On bénéficie de toutes les attentions seulement lorsqu’on fait une bonne prestation. Il faut changer cette mentalité. »

Vivian Gungaram, dirigeant :« Tout est une question d’argent »

Le président de l’Association mauricienne d’athlétisme est pour un changement de mentalité dans le sport. « Tout est une question d’argent. Auparavant, les dirigeants sportifs œuvraient pour le développement de leur sport. Ce n’est plus le cas. Leur intérêt personnel passe avant les sportifs. Ce qui fait que le sport ne progresse pas à grande vitesse. Je constate aussi que les jeunes sont intéressés par autre chose que le sport. Nous n’avons pas réussi à leur inculquer une culture sportive dès leur jeune âge. L’arrêt des Jeux Intercollèges a fermé le réservoir de jeunes talents et la régionalisation du sport a été un fiasco. Si nous ne parvenons pas à suivre le rythme à l’échelle internationale, c’est que nous n’avons pas de structures adéquates, contrairement à d’autres pays. »

Fayzal Bundhun, dirigeant :« Nous ne pouvons dormir sur nos lauriers »

Le constat du président de l’Association mauricienne de volley-ball est que le sport mauricien est en constante progression. « Nous avançons dans la bonne direction malgré le peu de moyens à notre disposition. Nous devons continuellement revoir notre stratégie avec l’évolution du sport sur le plan mondial. Nous ne pouvons dormir sur nos lauriers.  Nous devons nous concentrer sur l’avenir. Il ne faut pas avoir de disparité entre les sports individuels et collectifs. Il est temps de changer cette mentalité. Il faut donner les moyens aux sports collectifs pour qu’ils puissent ramener des résultats. Nous avons aussi du potentiel. »

 

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