Il est très fier de sa Noemi, son seul enfant. Alain Alphonse est un papa comblé, en admiration devant le courage et la détermination de sa fille, qui a porté haut le quadricolore mauricien aux Jeux Paralympique de Tokyo.
Noemi Alphonse a brillé en terre nippone pour son baptême de feu aux Jeux Paralympiques, avec quatre finales disputées et quatre records d’Afrique battus dans la catégorie T54 (100 m, 400 m, 800 m et 1 500 m. La jeune femme de 25 ans a frôlé le podium de 15 petites centièmes sur 100 m. Elle a terminé à la 5e place avec un chrono de 16,48 contre 16,33 réalisé par l’Américaine Madsser, qui a pris la troisième place lors de la finale, mercredi au stade olympique de Tokyo.
Noemi est la prunelle de ses yeux. Alain Alphonse n’est nullement surpris de la prestation de sa fille aux Jeux Paralympiques. Car, dit-il, Noemi a bossé très dur, fait beaucoup d’efforts et consenti à d’énormes sacrifices au cours de ces dernières années pour franchir les différents paliers afin d’atteindre le haut niveau. « Elle est déterminée et se donne à fond dans tout ce qu’elle fait. Cela a été le cas pour ses études et maintenant pour son sport. Depuis ses débuts avec l’entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee, il y a six ans, elle ne cesse de s’investir afin de progresser. Elle est très sérieuse et a de la volonté », confie-t-il.
Son papa la décrit comme quelqu’une qui aime les défis, les choses difficilement atteignables et ne recule devant rien. « Tout ce qui est simple et facile ne l’intéresse pas. Sa mère Nathalie et moi, nous lui avons appris depuis toute petite que son handicap n’est pas une fatalité. Elle peut tout faire, et même plus. Ma Noemi sait ce qu’elle veut dans la vie et elle se bat pour atteindre les objectifs fixés », relate Alain Alphonse. Et de poursuivre : « Des obstacles et difficultés, elle en croise sur sa route. Mais elle continue d’avancer. Elle prend toutes les choses négatives et les transforment en sa force. »
Fierté de ses parents
Les parents de Noemi Alphonse n’ont raté aucune de ses courses aux Jeux Paralympiques. « Elle a donné le meilleur d’elle-même dans la compétition. Nathalie et moi, nous sommes très fiers d’elle », confie Alain Alphonse. Avant d’ajouter : « Maintenant que l’aventure japonaise a pris fin, je sais que Noemi a déjà la tête dans les prochains Jeux. Je lui dis : fonce. Ma fille peut gagner plus d’une médaille en 2024. »
Il se souvient encore des débuts de sa fille en athlétisme sous la férule de Jean-Marie Bhugeerathee en 2015. « En attendant d’avoir les résultats de HSC pour pouvoir s’inscrire à l’université, je lui ai demandé de trouver un boulot non pas pour de l’argent, mais pour qu’elle puisse s’adapter au monde du travail. C’est là qu’elle m’a dit de l’accompagner au stade de RoseHill pour rencontrer le coach Jean-Marie Bhugeerathee, qui formait des handisportifs. Elle a commencé par deux séances par semaine. Noemi était très contente et appliquée. Tant que ma fille est heureuse, je suis heureux. Finalement, elle n’a pas cherché de boulot », raconte le père de la para-athlète.
Les parents l’ont encouragée à faire du sport depuis petit. «C’était important qu’elle se développe, s’épanouisse, mène une vie normale et côtoie les gens. On ne voulait pas qu’elle soit renfermée sur elle-même. Elle a pratiqué plusieurs sports, notamment le judo, le badminton et le volleyball », souligne Alain Alphonse. Ce dernier et sa femme sont d’ailleurs présents dans les gradins, lorsque Noemi dispute des compétitions locales. Ce père attend impatiemment le retour de sa fille à la maison pour la serrer dans ses bras et la féliciter pour ses performances aux Jeux Paralympiques de Tokyo.