Rafael Nadal et Novak Djokovic ont tranquillement poursuivi leur bonhomme de chemin jeudi au deuxième tour de Roland-Garros, où plusieurs des stars ont été bousculées dans le tableau féminin, à commencer par la N.1 mondiale Serena Williams.
Quand Nadal, tête de série N.6, retrouve son compatriote Nicolas Almagro sur la terre battue parisienne, l'issue du match ne fait guère de doutes. La dernière rencontre entre les deux Espagnols n'a pas dérogé à la règle. Almagro, 154e mondial, a été assez transparent face au nonuple vainqueur de Roland-Garros (6-4, 6-3, 6-1). Nadal l'avait déjà battu trois fois à Paris, toujours en quart de finale (2008, 2010 et 2012). Pas mal de doutes accompagnaient Nadal, qui n'a gagné cette année aucun Masters 1000 sur terre battue, pour la première fois depuis 2005. Mais il a confirmé avec ce succès qu'il était revenu tout près de son meilleur niveau et serait encore bien difficile à battre. "Je crois que j'ai joué un très bon match, que j'ai été très solide", a déclaré le Majorquin, qui aura encore deux tours pour monter en puissance avant la grande bataille programmée pour les quarts de finale avec Djokovic. Sous les yeux de Zlatan Ibrahimovic, le N.1 mondial, toujours aussi glouton, a avalé (6-1, 6-4, 6-4) le Luxembourgeois Gilles Muller (55e). Le Serbe a cependant connu une petite alerte physique à la jambe droite. Il a ensuite assuré ne pas s'en inquiéter. Andy Murray (N.3) a été un peu moins souverain que ses deux grands rivaux. Le Britannique, invaincu depuis 12 matches sur terre battue, a lâché son premier set du tournoi (6-2, 4-6, 6-4, 6-1) face au Portugais Joao Sousa (44e). La hiérarchie est beaucoup plus fluctuante dans le tableau féminin, où plusieurs des candidates au titre ont été chahutées jeudi. A commencer par la première d'entre elles, Serena Williams, pour l'instant loin de son meilleur niveau. La N.1 mondiale a été pendant un set l'ombre d'elle-même, avant de se ressaisir (5-7, 6-3, 6-3) et de s'éviter l'affront d'une élimination dès le deuxième tour face à une jeune Allemande inconnue Anna-Lena Friedsam (105e). 'Une victoire est une victoire' L'Américaine avait déjà connu des sorties prématurées à Paris, au premier tour en 2012 et au deuxième en 2014. Un échec contre Friedsam, qui n'a gagné qu'un match (hors qualifications) sur le circuit WTA cette année, aurait provoqué une onde de choc immense. Mais Williams, toujours un peu gênée par la blessure au coude droit qui l'avait obligée à déclarer forfait avant son huitième de finale à Rome, a réussi à s'en sortir et ne voulait retenir que le résultat final. "Une victoire est une victoire et tant que vous êtes encore en course vous avez la possibilité de vous améliorer", a-t-elle noté. "Je sais que mon niveau est cent fois supérieur à ce que j'ai montré aujourd'hui, et je me réconforte en me disant que je peux bien mieux jouer." Elle devra effectivement élever son niveau au prochain tour contre Victoria Azarenka (N.27). La Bélarusse, ex-N.1 mondiale, est l'une des rares joueuses à pouvoir l'inquiéter quand Williams est au meilleur de sa forme. Même si l'Américaine mène 15 à 3 dans leurs face-à-face, Azarenka lui a souvent tenu tête comme lors de leur dernière confrontation cette année en huitièmes de finale à Madrid. Williams s'était imposée en trois sets après avoir sauvé trois balles de matches. Celle-ci n'a pas été la seule à souffrir. La Tchèque Petra Kvitova (N.4) a disputé son deuxième match en trois sets du tournoi, pour vaincre (6-7 (4/7), 6-4, 6-2) l'Espagnole Silvia Soler-Espinosa (97e). Gênée par sa cuisse droite, l'Allemande Andrea Petkovic (N.10), demi-finaliste en 2014, a aussi tiré la langue (4-6, 6-4, 6-4) contre une autre Espagnole, Lourdes Dominguez Lino (114e). Mais la seule finalement à être tombée est Caroline Wozniacki (N.5). La Danoise a courbé l'échine (6-4, 7-6 (7/4)) devant l'Allemande Julia Goerges (72e), qui l'a toujours dominée sur terre battue. Svetlana Kuznetsova (N.18) et Francesca Schiavone (92e) ont joué le troisième match féminin le plus long de l'ère Open (depuis 1968) à Roland-Garros. Après 3 h 50 min de jeu, l'Italienne a eu le dernier mot (6-7 (11/13), 7-5, 10-8).