Après des Jeux la Francophonie, lors desquels il a été victime d’une chute en demi-finale d’un 110 m haies alors qu’il visait un podium, Jérémie Lararaudeuse mettra le cap sur Budapest le 18 août 2023. Il y disputera les Championnats du monde prévus du 19 au 27 août. Après une aventure difficile en République démocratique du Congo, il a le regard tourné vers l’avenir et nourrit de grandes ambitions.
Quel sont vos objectifs pour les prochains mondiaux ?
J’ai quelques douleurs musculaires à soigner. Mon objectif premier est d’arriver à Budapest en forme. Je dois être en mesure de me donner à 100 % lors de ces mondiaux. Ensuite, mon autre but est d’essayer d’abaisser mon record de Maurice. Je dois me surpasser et courir le plus vite possible. Passer les tours vient après ces deux objectifs.
Comment avez-vous vécu ces derniers Jeux de la Francophonie ?
Je me sens déçu et frustré. Je me suis préparé pendant une année pour les Jeux de la Francophonie, avec pour objectif de terminer sur le podium. Je savais que c’était possible. Quand on regarde ma course (en demi-finale du 110 m haies ; NdlR), on peut voir que j’avançais avec l’intention d’aller en finale et de remporter une médaille. Malheureusement, ce qui est arrivé est arrivé et on n’y peut rien. J’ai heurté une haie et j’ai perdu l’équilibre en plein intervalle. Du coup, je n’ai pas pu attaquer la huitième haie. C’est le jeu. Beaucoup de champions sont passés par là. Je préfère avoir vécu cela maintenant plutôt que lors des Jeux Olympiques ou pendant les Championnats du monde. Cela a tout de même été une belle expérience. Je tire les leçons qu’il faut de cette aventure, en ne gardant que le positif. Je continuerai à travailler pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Cette chute a-t-elle affecté votre moral ?
J’ai vu beaucoup de courses lors desquelles il s’est passé la même chose. Dans ma tête, je me suis dit que si cela m’arrivait, mon moral en prendrait un coup. Mais après avoir vécu cela, je me rends compte que ce n’est pas le cas. Lorsque la caméra est passée sur moi et que j’étais par terre, les mains sur la tête, je me disais que les Jeux étaient terminés pour moi. Mais je me disais aussi que ce n’était pas une fatalité. Ce sont des choses qui arrivent dans le sport. Je me suis dit qu’il fallait que je me relève et que la prochaine sera la bonne. J’étais dans cet état d’esprit à ce moment-là. Cet épisode ne m’a pas affecté mentalement. Je n’ai pas versé de larmes de tristesse, mais de déception, car je n’ai pas pu ramener de médaille pour Maurice. Je suis content que cela ne m’ait pas affecté. Au contraire, cela me motive à m’entraîner encore plus dur et à revenir plus fort.
Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Je n’aurai pas de compétitions avant le départ pour Budapest, car il ne reste pas beaucoup de temps et ce n’est pas nécessaire. Ma prochaine sera lors des mondiaux. Il me reste moins de deux semaines. Je vais me concentrer sur ma préparation. J’essaierai d’aller vite à l’entraînement et de bien préparer mon corps afin que je puisse m’exprimer comme je le souhaite à Budapest. Je serai en action les 20 et 21 août, avant de prendre l’avion pour Maurice le 22 août. Je rejoindrai la délégation mauricienne afin de partir pour Madagascar dans le cadre des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Pour les JIOI, j’essaierai de conserver mon titre. J’avais 18 ans lorsque j’avais remporté cette médaille d’or. Quatre ans plus tard, mon objectif est de conserver mon titre et de battre le record des JIOI.