Philippe Pascal : « Je ne veux pas de touristes à la Réunion »

Le Directeur technique national (DTN) de la natation est optimiste quant aux chances de médailles des nageurs mauriciens lors des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Il explique sa décision d’imposer deux minima pour les Jeux des îles et précise que si besoin est la sélection, qui sera constituée lundi soir, sera composée de moins de 20 nageurs. Comment se passe la préparation en vue des JIOI ? Les choses vont dans le bon sens. On aura la meilleure équipe possible pour ces Jeux. On a une petite masse de nageurs, et une petite élite. Il faudra que la sélection soit la plus performante possible. On n’aura jamais la masse de nageurs comme les Réunionnais. La proximité des dates des Championnats du monde et des JIOI pose problème. Pensez-vous que cela désavantagera les nageurs ? C’est sûr que ce serait mieux que les Jeux soient organisés en dehors des dates des Championnats du monde de natation, qui se tiendront en Russie. Je ne pourrais dire à 100% que ce sera négatif pour Bradley Vincent, Darren Chan Chin Wah et Heather Arseth. Ils devront faire dix heures de voyage ou plus pour rejoindre Kazan, et revenir en vitesse pour être présents le 5 août lors du début des compétitions à La Réunion. Kazan est une obligation pour ceux qui veulent participer aux JO de 2016, à Rio. Les Seychelles et Madagascar se retrouvent dans le même cas que nous. Nous allons rester positifs. On fera en sorte que nos nageurs reviennent plus renforcés que fatigués. Aurons-nous une aussi belle moisson de médailles qu’aux Seychelles en 2011 ? Je ne pourrai pas vous donner un pronostic. Ce que j’observe, ce sont les chiffres et les performances. La principale différence qu’il y a, comparé aux Jeux de 2011, c’est que les Réunionnais sont d’un tout autre niveau. La grande majorité de cette équipe est en France depuis quatre ans, et bon nombre d’entre eux étaient dans les finales du Championnat de France à Limoges, en avril. Cela situe tout de suite le niveau des Réunionnais. On a eu huit médailles d’or en 2011 et l’objectif c’est de faire aussi bien qu’aux Seychelles. On a quelques individualités qui sont au niveau. Si les trois qui se rendront à Kazan peuvent concourir à leurs meilleurs niveaux, ils peuvent, à eux seuls, nous assurer une belle moisson. Ils auront quand même une forte concurrence. Pourquoi avoir imposé deux minima pour se qualifier en vue des JIOI ? Je me suis inspiré de la formule de la FINA, qui impose deux minima, A et B. Un nageur qui réalise les minima A est automatiquement qualifié et il est potentiellement demi-finaliste, finaliste, voire médaillé. Donc, ceux qui réalisent les minima A que j’ai imposés sont des potentiels médaillés ou des finalistes. Pour ceux qui font les minima B, ils sont simplement compétitifs, mais pas forcément des finalistes potentiels. S’il y avait eu 20 nageurs qui avaient réalisé les minima A, je les aurais auraient tous sélectionnés. Maintenant, il faudra composer avec les 20 meilleurs. Mais, si vous n’avez pas réalisé les minima, c’est que vous n’êtes pas au niveau. Je ne veux pas emmener les nageurs qui ont des performances en dessous de ces deux marques. Ils ne seront pas concernés par la compétition. Cela ne servira à rien et ce sera nuisible aux autres car ils seront des boulets. Je ne veux pas de touristes à la Réunion dans mon équipe. Le groupe doit être concentré et focalisé sur ses objectifs. Quand aurons-nous la liste des sélectionnés ? Nous aurons une commission technique lundi soir à 19h00 et on entérinera la sélection. Serez-vous partant pour continuer comme DTN de natation à Maurice ? Cela ne dépend pas de moi. Cela fait six ans que je suis à Maurice. C’est à la fédération et au MJS qu’il faut poser la question. Mon contrat s’arrête au 31 août. Je souhaiterai continuer. Car l’année 2016 sera riche aussi avec les Championnats d’Afrique de Zone 4 qui se dérouleront en avril à Maurice. On peut remporter ces championnats. Ensuite, il y a les JO de Rio. J’aimerai aller au bout de ce projet.