Le vent a provoqué des dégâts dès la deuxième étape du Tour de France désormais mené par le Suisse Fabian Cancellara (Trek) après la victoire au sprint de l'Allemand Andre Greipel (Lotto), dimanche, sur la grande digue de Zélande.
Le vainqueur sortant, l'Italien Vincenzo Nibali, a perdu près d'une minute et demie sur l'Espagnol Alberto Contador et le Britannique Chris Froome, les deux favoris présents dans le groupe de tête.
Le grimpeur colombien Nairo Quintana et les Français Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud sont les autres principales victimes de cette étape de 166 kilomètres, à haut stress, entre cassures, chutes et météo très changeante avant que le ciel s'apaise pour le final.
Quintana s'est retrouvé dans un deuxième groupe au seuil des 60 derniers kilomètres, tout comme son coéquipier espagnol Alejandro Valverde et Péraud.
Nibali, qui figurait à l'avant, a été retardé une dizaine de kilomètres plus loin par la chute d'un autre coureur, tout comme Pinot et le vainqueur du contre-la-montre inaugural à Utrecht, l'Australien Rohan Dennis. Au moment où une accélération de l'équipe Lotto (Gallopin, Sieberg) creusait très vite une différence d'une trentaine de secondes.
Les deux groupes attardés ont regroupé leurs forces à 35 kilomètres de l'arrivée pour tenter de limiter à moins d'une minute la perte de temps. Mais le forcing des équipiers du Britannique Mark Cavendish et des hommes de Contador, relayés vers la fin par ceux de l'Américain Tejay Van Garderen, a augmenté l'écart dans les 10 derniers kilomètres.
Les habitudes de Spartacus
Pour le gain de l'étape, Greipel a battu de peu le Slovaque Peter Sagan dans un sprint lancé de (très) loin par Cavendish après le travail préparatoire de l'Australien Mark Renshaw. Le Britannique, qui visait un 26e succès, n'a pu faire mieux que quatrième.
"J'ai attendu le plus longtemps possible, il y avait vent de face. Quand j'ai vu que Sagan allait faire son effort, je me suis lancé", a déclaré Greipel, vainqueur pour la 7e fois sur le Tour.
Chaque année, celui qui est surnommé le "Gorille" a au moins enlevé une étape depuis sa première participation en 2011.
Autre habitué du podium, Cancellara a endossé son... 29e maillot jaune, onze ans après ses débuts fracassants au prologue de Liège (Belgique).
Le Bernois, troisième du contre-la-montre d'Utrecht, a réussi son coup grâce à sa troisième place sur l'île artificielle de Neeltje Jans, synonyme d'une bonification en temps (4 sec) qui lui a permis de dépasser l'Allemand Tony Martin au classement général.
"J'étais venu sur le Tour pour porter le maillot jaune encore une fois", s'est félicité "Spartacus", qui a raté ses rendez-vous habituels des classiques du printemps (Tour des Flandres et Paris-Roubaix) à cause d'une chute en mars.
"Dans le groupe, il y avait aussi Martin et Dumoulin (4e à Utrecht). Je devais tenter ma chance dans le sprint mais les trois meilleurs spécialistes du monde étaient là", a souligné Cancellara.
Pour la suite immédiate du Tour, le Suisse (34 ans), s'est montré évasif. "Garder le maillot jaune ? ça va être compliqué", a-t-il reconnu à la perspective de devoir le défendre sur les pentes très raides du mur de Huy.