L'Allemagne triomphe dans le Tour de France dont la 5e étape a été enlevée au sprint, mercredi à Amiens, par Andre Greipel, vainqueur pour la deuxième fois depuis le départ.
Les coureurs allemands ont déjà raflé trois étapes et le maillot jaune qui est resté la propriété provisoire de Tony Martin, en première position après son succès de la veille. Ils ont fêté à leur manière le retour de la télévision publique allemande (la chaîne ARD), qui retransmet le direct après avoir boycotté la course suite à plusieurs affaires de dopage.
A Amiens, Greipel s'est imposé dans un sprint royal, trois jours après avoir gagné sur la digue de Zélande, devant le Slovaque Peter Sagan, abonné à la deuxième place. Le Britannique Mark Cavendish, qui a perdu la roue de son "lanceur" australien Mark Renshaw au début du sprint, a échoué une nouvelle fois dans sa quête d'une... 26e victoire d'étape.
"Cav", qui n'a plus gagné depuis l'étape de Saint-Amand-Montrond en 2013, s'est classé troisième devant le Norvégien Alexander Kristoff.
Chutes en série
De nombreuses chutes se sont produites, sous une pluie intermittente, sur le parcours de 189,5 kilomètres, longtemps balayé par un vent fort dans la plaine de l'Artois et de la Picardie. Le Français Nacer Bouhanni, jeté à terre avec d'autres coureurs dans les 20 premiers kilomètres, a dû abandonner tout comme, par la suite, le Néo-Zélandais Jack Bauer.
Vainqueur de cinq étapes dans les grands tours l'an passé (trois au Giro, deux à la Vuelta), Bouhanni a été blessé aux côtes, déjà touchées dans sa chute du Championnat de France, la semaine précédant le départ d'Utrecht (Pays-Bas). A quelque 75 kilomètres de l'arrivée, le peloton a été scindé en deux parties. Mais les équipes des favoris n'ont pas cherché à se départager sur la dernière partie de l'étape.
Le peloton a observé une sorte de paix armée, y compris après une autre chute massive survenue sur une route très glissante à 25 kilomètres de l'arrivée qui a mis en danger notamment le Français Thibaut Pinot, troisième du Tour l'an passé. Le sprint, lancé par Kristoff, a été dominé par Greipel qui a décroché son 8e succès dans le Tour depuis sa première participation en 2011.
Maillot jaune et équipier
Sagan, qui est âgé seulement de 25 ans, a terminé deuxième... pour la 13e fois dans le Tour. Trois fois maillot vert du classement par points (2012, 2013, 2014), il n'a plus gagné depuis l'étape d'Albi en 2013.
Le Slovaque s'est rapproché dans les derniers mètres sans parvenir à remonter Greipel. "Aux 300 mètres, j'étais encore enfermé", a expliqué le vainqueur du jour. "J'ai pensé que c'était compromis mais j'ai trouvé l'ouverture et j'ai pu lancer mon sprint". Greipel a conforté son maillot vert, devenu un objectif de l'avis de son équipe Lotto.
"Je suis content d'avoir le maillot vert mais je pense d'abord aux étapes", a estimé cependant le "Gorille de Rostock", le surnom de l'Allemand à l'athlétique gabarit (1,84 m pour 75 kg) et à l'impressionnante régularité: en 5 participations au Tour, il a gagné à chaque fois au moins une étape.
Martin, lui, s'est transformé en équipier de luxe pour Cavendish, dans la formation Etixx, à l'approche du sprint. Après le travail du champion du monde, le Polonais Michal Kwiatkowski, il a conduit le peloton dans les rues d'Amiens, à 2,5 kilomètres de l'arrivée. "C'est un bonheur que la télévision publique allemande soit revenue, a relevé ensuite le maillot jaune. On avait la pression. Je suis ravi qu'on ait pu réussir ce début de Tour".