Discipline qui attire de plus en plus d’adeptes, le speedminton (speed badminton) n’a pas encore une fédération reconnue par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). Une demande a été faite il y a plusieurs mois pour que la Mauritius Speed Badminton Federation (MSBF) ait la reconnaissance, mais le dossier n’a pas encore été approuvé.
[dropcap]L[/dropcap]e speedminton mauricien fait parler de lui sur le plan international. Sendila Mourat, 13 ans (no 3 mondial), est devenue vice-championne du monde à Berlin, fin août. Elle a représenté le pays à travers la MSBF, mais cette dernière n’est pas une fédération officiellement reconnue par le MJS. Le déplacement des joueurs pour l’Allemagne a donc été fait aux frais de la fédération.Une demande pour que la MSBF soit officiellement reconnue a été envoyée il y a plusieurs mois, selon son président Sébastien Jauffret. « Cela fait plusieurs mois que nous avons envoyé notre dossier. Un officier du MJS nous a indiqué qu’il fallait avoir huit clubs pour être éligible, mais nous n’en avons que cinq. J’ai envoyé une lettre pour demander une dérogation et, depuis, je n’ai pas reçu de réponse. Nous aurons les huit clubs, mais cela demande du temps. Entre-temps, nous nous voyons dans l’incapacité de progresser comme il le faut », explique-t-il. Sébastien Jauffret précise que la MSBF est reconnue par l’International Speed Badminton Organisation (ISBO).
« Nous sommes affiliés à l’ISBO. Nous avons été le pionnier de cette discipline dans l’hémisphère sud, l’ayant lancé avant que des pays comme l’Australie ou l’Afrique du Sud ne le fassent chez eux. Tous les ans, nous organisons quatre tournois internationaux, où des points sont distribués pour le classement mondial. Cela demande un investissement considérable et ce serait plus facile si nous étions reconnus par le ministère. C’est également une discipline qui attire de plus en plus de monde. Toutefois, si nos meilleurs joueurs, qui vont à une grande compétition pour représenter Maurice, se voient contraints de tout payer de leurs poches, à un moment il ne faudrait pas trouver cela étrange qu’il y ait un désintéressement et qu’ils arrêtent le speedminton », fait ressortir Sébastien Jauffret.
Au niveau du MJS, le directeur adjoint des sports Samoo Pillay indique qu’il faut attendre les amendements à la Sports Act pour que le processus d’enregistrement et de reconnaissance devienne plus simple. « Nous avons déjà eu des sessions de travail concernant la nouvelle Sports Act. Nous voulons la rendre plus simple et plus accessible. Toutefois, même si une Fédération n’est pas officiellement reconnue, mais qu’un Mauricien va représenter le pays, le MJS est prêt à aider ce sportif s’il est performant. Pour ce qui est de la demande de la fédération de speedminton, nous avons reçu le dossier, mais il y a des critères à respecter pour être reconnue. Ce sera plus facile avec la nouvelle Sports Act », indique Samoo Pillay.
Par ailleurs, le speedminton mauricien tentera à nouveau de briller, cette fois en France. En octobre, les joueurs mauriciens participeront à la Nations Cup. Mais il faudra pour cela qu’ils parviennent à réunir les frais pour le déplacement. À savoir que, la Nations Cup en speedminton est l’équivalent de la Coupe Davis en tennis.