
La badiste Kate Foo Kune, qui évolue au sein du club français Issy-Les-Moulineaux, savoure toujours son titre aux Jeux d’Afrique. Désormais, elle a les yeux rivés sur la qualification pour les Jeux olympiques de 2016, à Rio, aussi bien qu’une percée dans le Top 60 mondial.
[dropcap]D[/dropcap]eux médailles d’or et une d’argent aux Jeux d’Afrique. Vous êtes l’une des rares badistes mauriciennes à avoir réalisé un tel parcours…
Il y a eu un long chemin à parcourir avant d’en arriver là. Je ne fais que récolter les résultats de plusieurs années de dur labeur. J’ai fait énormément de sacrifices, je suis tombée à maintes reprises, mais j’ai su me relever. L’Afrique n’est qu’une étape. Je veux briller sur la scène européenne et je vise le Top 60 mondial d’ici un an. Je suis très satisfaite de mes performances pour ma deuxième participation aux Jeux d’Afrique. L’or en simple a beaucoup de valeur à mes yeux.
Peut-on savoir pourquoi ?
N’importe quel joueur veut s’illustrer sur le plan individuel pour montrer sa force. En plus, comme je suis championne d’Afrique, il me fallait impérativement être à la hauteur et confirmer mon statut sur la scène continentale. Nous avons aussi réalisé un exploit dans le tournoi par équipe mixte, en accédant sur le toit de l’Afrique après 15 ans. Malheureusement, l’or nous a échappé en double dames. Cela aurait été la cerise sur le gâteau.
Vous avez pourtant battu les Seychelles en double dames aux 9es Jeux des îles de l’océan Indien. Que s’est-il passé cette fois ?
La paire Juliette Ah Wan et Camille Alisen a été redoutable en finale. Elles étaient meilleures que nous. J’étais un peu essoufflée après la finale en simple. Nous n’avons pas pu tenir le rythme que nos adversaires nous imposaient.
Vu votre constante progression, vous êtes donc en bonne posture pour décrocher une qualification pour les Jeux Olympiques de Rio…
C’est mon objectif principal. Rien n’est encore joué. J’ai jusqu’à mai 2016 pour récolter le maximum de points possible pour me qualifier. Je dois impérativement occuper la première place au classement africain en mai 2016 pour assurer ma qualification. Je vais donc me battre pour atteindre cet objectif.
Cela doit coûter les yeux de la tête pour participer à un maximum de tournois, n’est-ce pas ?
Tout est une question d’argent, même pour réussir en sport. Nous devons investir pour obtenir des résultats. Je dois effectivement participer à un maximum de tournois pour récolter des points afin d’augmenter mes chances d’être du voyage pour le Brésil. Je dois remercier mes parents, les sponsors, le Comité olympique mauricien et le Trust Fund for Excellence in Sports, entre autres, pour leur aide financière.
Vous avez même organisé une collecte de fonds afin de pouvoir participer à des tournois….
Je n’avais pas le choix car je dois payer les frais de participation dans les tournois. Les gens ont été très généreux et ont contribué une somme totalisant 2 000 euros. Il faut se rendre à l’évidence que le sport est une question de sous. Il faut injecter plus d’argent dans la préparation et aussi permettre aux sportifs de participer à un maximum de compétitions à l’étranger. C’est à travers des frottements de haut niveau qu’on progresse. Je ne pense pas que j’aurais atteint mon niveau actuel si j’étais restée à Maurice.