Kimberley Le Court de Billot : « Le haut niveau coûte cher »

Samedi 19 Septembre 2015 Cyclisme , Sports individuels , O commentaire 0 views
Coup d’essai, coup de maître pour Kimberley Le Court de Billot. À19 ans, elle a réalisé l’exploit de monter sur la plus haute marche du podium aux Jeux d’Afrique, devenant ainsi  la première cycliste mauricienne primée à ce niveau. Pour elle, nos sportifs doivent évoluer à l’étranger pour réussir. [dropcap]V[/dropcap]ous ramenez une médaille d’or historique  des Jeux d’Afrique. On peut dire que vous avez accompli votre mission avec mention très bien… Tout à fait. Je visais un podium au Congo-Brazzaville et je suis montée sur la plus haute marche. La victoire a été assez facile. J’ai intelligemment géré la course. Dans les derniers kilomètres, je savais que j’allais franchir la ligne d’arrivée en vainqueur. C’est ce qui est finalement arrivé. On m’avait privé des Championnats d’Afrique l’année dernière. J’ai pu prendre ma revanche aux Jeux d’Afrique. Vous n’avez toujours pas digéré votre éviction de la sélection aux derniers Championnats d’Afrique… Cela a été un coup dur. On m’avait retiré de la sélection à la dernière minute alors que j’avais fait d’énormes sacrifices dans le cadre de ma préparation pour ces championnats. C’était vraiment injuste. Les  dirigeants de la Fédération mauricienne de cyclisme, qui avaient pris cette décision, ont eu tort de me mettre à l’écart. Heureusement que les choses ont positivement évolué avec les changements intervenus au sein de la Fédération. Vous évoluez quatre à cinq  mois en Afrique du Sud et le reste de l’année en Europe. Comment cela se passe pour le financement de ces va-et-vient incessants ? Ce sont mes parents qui financent tout. Je ne perçois aucune aide financière de la Fédération et du ministère de la Jeunesse et des Sports pour les camps d’entraînement et les compétitions à l’étranger. Sauf, bien sûr, pour les déplacements que j’effectue avec la sélection nationale. Si aujourd’hui j’ai pu atteindre un certain niveau, gagner des courses en Europe, c’est grâce à mes parents.  Ils dépensent énormément pour que je puisse me perfectionner afin d’atteindre mes objectifs. Heureusement que nous avons les moyens. Le haut niveau coûte cher. Sinon, j’aurais été contrainte de m’entraîner à Maurice et de me contenter des compétitions locales et quelques sorties régionales et continentales. Cela n’aurait certainement pas aidé à atteindre le niveau auquel je suis aujourd’hui. Il y a pourtant des sportifs qui s’entraînent à Maurice et qui ont réussi... Je parle surtout du cyclisme. C’est très difficile de percer sur la scène européenne si on évolue à Maurice. Il ne faut pas se voiler la face. Les deux niveaux sont incomparables. Même le niveau africain est très loin de l’Europe. Si je m’étais entraînée ici, j’aurais définitivement brillé sur le plan local. Pas plus. Nous devons côtoyer les meilleurs pour s’améliorer. La plupart des athlètes qui ont décroché des médailles aux Jeux d’Afrique s’entraînent à l’étranger. Quels sont vos prochains objectifs ? Je participe ce samedi aux Championnats de Maurice de VTT. Ensuite je mettrai le cap sur l’Afrique du Sud pour quelques compétitions. Sur le long terme, je vise la qualification pour les Jeux Olympiques de 2016, mais je dois reconnaître que ce sera assez difficile. Malgré cela, je suis confiante de pouvoir le faire.

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