Josian Valère: «Les personnes compétentes sont une menace pour certains»

Samedi 05 Décembre 2015 Sports individuels , Sports de combat , O commentaire 0 views

Le président de la Fédération mauricienne de judo veut mettre de l’ordre dans sa propre baraque. Des judokas et des techniciens qui ont du potentiel sont mis sur la touche, selon lui. Il pointe du doigt un « empêcheur de tourner en rond » et réclame des changements.

[dropcap]C’[/dropcap]est la guerre ouverte entre certains dirigeants de la Fédération et vous. Que se passe-t-il ? Je ne suis en guerre contre personne. Le problème est qu’une personne en particulier sème la zizanie entre les dirigeants de la Fédération. Tout simplement parce que je n’ai pas peur de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Cela dérange énormément. Cette personne en question a accaparé le judo comme si c’était sa propriété. Nous ne pouvons cautionner ces agissements, surtout que cela cause énormément de torts à la discipline. En tant que président, vous êtes aussi responsable de cette situation… Lorsqu’on m’a proposé de devenir président, j’ai accepté dans le but d’aider ce sport de combat. J’ai fait confiance à certaines personnes qui, malheureusement, avaient déjà tout planifié minutieusement. C’était plus facile de me mener à la baguette, comme j’étais nouveau dans le giron. J’ai à maintes reprises exprimé ma position par rapport à certaines situations que je considère inacceptables. Les décisions prises par le comité directeur sont bien souvent contournées, les correspondances de la Fédération sont bloquées à un certain niveau et on ne se gêne nullement de signer à ma place. Mais nous devons agir car nous ne pouvons laisser certaines personnes, qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel nuire au sport. Chacun doit assumer sa responsabilité par rapport au poste qu’il occupe et non pas marcher sur les plates-bandes des autres. Vous sentez-vous menacé ? Pas du tout. J’ai le soutien de la majorité des membres et aussi des dirigeants de clubs. Ils en ont marre de cette situation qui perdure depuis des années. Le judo mauricien veut respirer. Beaucoup ont peur de représailles. Ceux qui ont osé hausser la voix ont subi les conséquences. Même les judokas n’ont pas été épargnés. Toujours est-il qu’on vous reproche votre manque d’implication… On me reproche quoi au juste ? Je suis présent lors des différentes réunions du comité directeur pour prendre des décisions. Nous sommes des administrateurs et non des techniciens. Les mauvaises langues disent que j’ai beaucoup voyagé sur le compte de la Fédération. Je tiens à préciser que j’ai effectué un seul déplacement cette année. C’était pour les 9e Jeux des îles de l’océan Indien à La Réunion. Or, il y a certains qui font le tour du monde. Tant qu’ils bénéficient de privilèges, il n’y a aucun problème. Il y a aussi votre nomination en tant que directeur de communication au sein de l’exécutif de l’Union africaine de judo qui fait jaser… Je n’ai pas mendié ce poste. On me l’a proposé et j’ai accepté. C’est un avantage pour le judo mauricien d’avoir un représentant au sein de l’exécutif de l’UAJ. Je sais que cela fait beaucoup de jaloux. Le technicien allemand Florian Velici retourne en Allemagne dimanche. Est-ce un aller sans retour ? C’est fort possible. J’ai appris qu’il a vendu sa voiture. Florian Velici a beaucoup apporté au judo local. Il en avait marre des affronts subis ces derniers temps. Malheureusement, les personnes compétentes comme Velici sont une menace pour certains et le plus vite de s’en débarrasser, le mieux c’est pour eux. Par ailleurs, François de Grivel a préféré démissionner du comité d’organisation de l’Africa Judo Open Mauritius au lieu de cautionner les pratiques douteuses de certaines personnes. Êtes-vous satisfait de la performance du judo mauricien au cours de l’année 2015 ? Il y a eu des satisfactions, mais aussi des déceptions. Nous devons redoubler d’efforts pour atteindre le niveau africain. Organiser des compétitions d’envergure sur notre sol n’en vaut pas la peine si nos judokas ne sont pas en mesure de ramener des résultats. Nous avons des judokas qui ont du potentiel, mais qui, malheureusement, ne font pas partie de l’équipe nationale. De même, il y a des techniciens compétents qui sont mis sur le banc de touche. Il faudra définitivement revoir cette politique en vue de la saison 2016.

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