
Toujours détenteur d’une vingtaine de records de Maurice, ce nageur exceptionnel s’est reconverti en surveillant pénitentiaire pour les détenus ayant des troubles mentaux avec pour mission leur réintégration dans la société à Perth, en Australie.
Né le 17 octobre 1981, c’est à l’âge de six ans que Christophe Lim se jette à l’eau et débute ses cours de natation. Il participe à sa première compétition quatre ans plus tard à la piscine municipale de Port-Louis. Il devient très vite l’un des meilleurs sprinters que Maurice ait connu. Il règne sans partage sur les 50m, 100m et 200m en nage libre et en papillon. Bourré de talents, il décroche ses premiers titres de champion de Maurice à l’âge de 15 ans.
Du reste, bon nombre de ses records datant de 1994 à 1999 tiennent toujours. Pour le bassin olympique de 50 m, il détient encore les records du 50m pour les catégories de 14 à 18 ans, et de 14 à 17 ans pour le 100m nage libre. C’est aussi le cas en 50m et 100m papillon, où son nom apparaît dans les catégories de 14 à 18 ans. Son plus vieux record demeure celui du 200m nage libre (2m12.95 s), qu’il avait réalisé le 18 décembre 1994 à la piscine de Serge Alfred alors qu’il était âgé de 13 ans.
Il a brillé aux Championnats d’Afrique Junior en Egypte en remportant 5 médailles d’argent et trois de bronze, et il avait aussi remporté l’or quand cette compétition fut organisée à Maurice en 1995. Et cela lui avait valu le titre de ‘Most Promising Sportsman of The Year’ aux National Sports Award de cette année.
Après avoir fréquenté l’école primaire de Villiers René à Port-Louis, il a complété son cycle secondaire au John Kennedy College et au collège du St-Esprit, avant d’entamer un ‘Bachelor of Social Science’ à la Curtin University de Perth, en Australie. Mais, il abandonne ses études pour se consacrer au métier d’entraîneur de natation de 2004 à 2008 au Victoria Park Swimming Club.
Ce père de deux fils quitte ce poste pour intégrer le centre de détention pour enfants de 10 à 18 ans, le Banksia Hill Juvenile Detention Centre, en 2008, peu après la naissance de son premier enfant. Il y a travaillé pendant sept ans avant de prendre de l’emploi en tant que surveillant pénitentiaire pour les détenus ayant des troubles mentaux, qui sont dangereux pour la société et qui ne peuvent pas être admis dans des prisons conventionnels, avec pour mission leur réintégration. Et, il a repris le chemin de la piscine à temps partiel en tant qu’entraîneur depuis une année pour accompagner son premier fils qui pratique cette discipline.
Comme pour beaucoup, sa carrière sportive l’a aidé : « Cela m’a appris la discipline et de faire des sacrifices pour atteindre mes objectifs dans la vie ». Il regrette qu’il n’y ait pas de plans sport-études appropriés à Maurice comme c’est le cas en Australie, car pour lui, « les études sont primordiales. Les sportifs doivent penser à une carrière professionnelle, et avoir des diplômes ouvre beaucoup de portes. »