À 24 ans, Merven Clair est un boxeur comme les autres, ou presque. Il sera amené à défendre les couleurs de l’île en août prochain aux jeux olympiques de Rio. Son objectif est simple : décrocher une place sur le podium. Pour y arriver, il s’entraîne tambour battant. Et sa journée est loin d’être de tout repos.
Il est 6 h 45 et le réveil sonne dans sa chambre. Pas de temps de s’accorder une grasse matinée. Il faut que Merven Clair soit à 7h15 sur l’arrêt d’autobus. Direction le Centre de boxe à Vacoas. Il sait que le directeur technique national, Roberto Ibanez déteste les retards. à 8 heures, il faut déjà être en tenu pour les exercices matinaux. Par contre, en ce qu’il s’agit de petit déjeuner, il est pris bien plus tard, pas avant 10h30. « Depuis que je pratique la boxe, je ne mange pas le matin. Ce n’est qu’en arrivant chez moi après l’entraînement que je m’accorde le temps de manger un peu. » Il avoue qu’il n’est pas catalogué parmi ceux qui doivent perdre beaucoup de poids. Du coup, il peut se permettre de manger tout ce qu’il veut. « Mon petit déjeuner est surtout composé de lait, de céréale et de banane. »
Après un repas frugal, place au repos. « Du fait qu’il y a une nouvelle séance d’entraînement dans l’après-midi, il faut récupérer un peu, d’où un petit somme s’impose. » Mais, il confie que le sommeil tarde surtout à arriver. « Du coup, soit je lis un peu la bible, soit je regarde quelques clips de RnB sur Youtube ou encore je regarde un film à la télé. » Ce n’est qu’aux environs de 16 heures qu’il retrouve ses esprits.
À 16 h 15, il doit être déjà au point de ramassage où le van va l’emmener, direction le Centre de Vacoas pour un nouvel entraînement. à 17 heures, il retrouve ses collègues et aussi ses entraîneurs, Judex Bazile, Richard Sunee, Josian Lebon et le DTN.
En ce qu’il s’agit de la séance d’entraînement, elle a le mérite d’être soit très dur ou un peu plus relax. « Tout dépend de ce que nous avons fait le matin. Par moment, la séance est très poussée le matin et moins dure dans l’après-midi. Ou c’est tout le contraire. Mais jamais les entraînements se ressemblent. Ce matin, par exemple, j’ai travaillé avec les sacs et c’était très intense. Cet après-midi, nous allons faire l’entraînement avec les sparrings et beaucoup d’exercice avec les barres de fer. » Et cela a été le cas.
Ce n’est qu’à 19 h 30 qu’il quitte le Centre de Vacoas pour reprendre le chemin de la maison à Rose-Hill. Une fois sur place, il va dîner. Contrairement à ses autres partenaires, il peut se permettre de tout manger. « Je dois même prendre du poids. J’apprécie donc un bon plat de lasagne, » ajoute-t-il en souriant. Entre-temps, il a également le temps de parler avec les membres de sa famille. « Après je m’adonne à quelques petites parties sur ma PlayStation ou je regarde un film jusqu’à ce que Morphée vienne me faire signe. » Il est alors 22 heures.
« C’est mon quotidien de toute la semaine. Une routine qu’il faut suivre à la lettre jusqu’à vendredi. Nous avons au minimum dix sessions d’entraînements. Le samedi et le dimanche, nous avons quartier libre. Mais quant nous sommes en stage ou en compétition à l’étranger, le samedi, nous nous entraînons. Seul dimanche est le jour de repos. »
Avant son départ pour Cuba afin de se préparer au mieux pour les Jeux Olympiques, Merven Clair affiche une mine confiante. « J’ai un but. Je m’étais fixé après les Jeux des îles de chercher la qualification pour Rio. J’ai réussi à le faire. à présent, je suis à bosser pour monter sur le podium dans ma catégorie des moins de 75 kilos. Mais, nous devons rester positifs. Tout se joue dans la tête. Depuis la dernière fois où je suis parti à Cuba, j’ai vraiment progressé. J’espère que ce sera de nouveau le cas. Il y a beaucoup de boxeurs là-bas, beaucoup de sparring partners. Nous avons l’occasion de côtoyer, non seulement les pugilistes, cubains mais aussi tous ceux qui viennent d’autres pays. »
En tout cas, dans sa quête au podium, il veut se donner tous les moyens pour y arriver. Et il espère que ses sacrifices vont s’avérer payants…