De la pétillante athlète du collège Presidency des années 80 et de la puissante judokate des années 90, ne reste qu’une femme fragilisée et marquée par des évènements tragiques du destin. Toutefois, sa passion pour le sport et sa confiance dans le Tout-Puissant lui servent de la rampe de lancement. En 2016, la lumière a jailli à nouveau sur elle.
Derrière son allure frêle se cache une athlète compétente, qui a vécu de grands moments sur le tatami. « Le sport je l’ai appris auprès de mon père et les valeurs humaines auprès de ma maman », confie Marie Paula Corinne Lafolle, 3e enfant du couple (feue) Josiane et Rico, qui ont eu six enfants au total. C’est dans le froid brumeux de Curepipe que Corinne a vu le jour. Elle a fréquenté l’école Notre Dame de La Confiance avant de poursuivre ses études au Presidency College. « Au début je m’adonnais aux courses de demi-fond, avec des résultats flatteurs », se rappelle cette fan de Stephane Buckland et de Michael Phelps. « Par la suite, je me suis mise au judo », poursuit celle qui, à son sommet, faisait 45 kg pour 1 mètre 55.
Du judo à la danse
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"92559","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-13727","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Corinne Furcy"}}]]Ainsi, en 1982, quand ses héros comme Zico et Kenny Dalglish terrassaient les adversaires sur le terrain, Corinne a débuté au judo auprès de Joseph Mounawah et de Cyril Godère. « Tout a commencé au Trafalgar Hall de Vacoas. On était une vingtaine de judokas à nous entraîner trois fois par semaine », nous dit la résidente de Pointe-aux-Sables. Forte, vive et avec une parfaite maîtrise technique, elle surprenait ses adversaires dès le début des rencontres. Cette détentrice des ceintures jaune et orange n’a pas eu de chance et d’occasion de s’aligner lors des JIOI. Elle est, en quelque sorte, la ‘unsung heroine’ du judoka mauricien. « Comme j’avais beaucoup d’amis hindous, je me suis mise à la danse, soit le ‘Bharatnatyam’ et le ‘Kathak’ », ajoute celle qui adore Amitabh Bachchan.
Femme forte de la FJM
Après son mariage en 1995, elle a quitté Curepipe pour Pointe-aux-Sables. L’arrivée de Stacy a apporté de la lumière dans sa vie. Pour vivre au bout sa passion pour le judo, en 2008, Corinne Furcy a ouvert un Club Judo à Morcellement Rey. Ainsi, les mardis et les jeudis, elle s’occupait de ses 38 membres, dont la plupart sont de jeunes étudiants, garçons et filles.
Toutefois, ce bonheur sera de courte durée, car la mort tragique de sa maman allait enlever la joie de vivre à cet accro de Bob Marley. « En 2012, ma mère est morte dans un accident à Floréal. Mon monde s’est depuis écroulé », ajoute-t-elle, d’une voix cassée. « Avec cette séparation, une partie de moi-même est partie. Mais même si le temps n’a pas cicatrisé les blessures, la présence de Stacy, mon puits d’amour, et ma découverte des messages d’amour et de paix du Christ, m’ont redonnée confiance », renchérit la Secrétaire administrative de la Mauritius Judo Federation (MJF). Justement au Dojo de GRNO, « je m’occupe un peu de tout, des travaux administratifs à ceux d’un officiel de la discipline, soit juge et commissaire », nous explique-t-elle. Bosseuse, méticuleuse, efficace et élégante par-dessus le marché, cette cruciverbiste est aussi avide des grilles de Sudoku. Ses projets d’avenir ? « Comme ma vie a eu une nouvelle vitalité, aidée par Stacy et ma rencontre avec Dieu, je compte rattraper le temps perdu », nous confie la courageuse Corinne Furcy.