Sendila Mourat, numéro un mondial de Crossminton (-14 ans): «La route est longue et difficile»

Sendila Mourat jongle entre le badminton et le crossminton. Faisant partie de la sélection nationale junior en badminton, elle est également le numéro un mondiale des moins de 14 ans en crossminton. La route pour en arriver là n’a pas été facile. Ces deux derniers week-ends, elle s’est imposée dans deux tournois à 1000 points; en Croatie et en Hongrie.

Vous êtes la numéro un mondiale chez les moins de 14 ans. Le parcours pour arriver en haut du classement a-t-il été difficile ? Oui, la route a été longue et difficile. Cela m'a pris deux ans. Fin 2014, bien que j’aie remporté tous les tournois organisés à Maurice, je n'étais que 13e mondiale. Les tournois de crossminton sont dotés de points : 250 500 ou 1000 points. À Maurice, nous n’avons pas de tournoi à 1000 points. J’ai dû participer à des tournois en Europe pour accumuler plus de points. Je suis notamment arrivée en finale de la Coupe du monde en Allemagne l’année dernière. J’ai enchaîné les bonnes performances pour me hisser au haut du classement. Le crossminton n’existe pas depuis très longtemps. Est-ce que le niveau est vraiment élevé sur le plan international ? Oui, le niveau international est incroyablement élevé, bien que le crossminton n'existe que depuis 15 ans à peine. Dans la catégorie "Open" les dix meilleurs au classement mondial se valent tous et quand ils se rencontrent dans les compétitions on a droit à des matchs palpitants, tant sur le plan technique que physique. Quant aux juniors, les garçons et filles ont énormément progressé et comme l'année prochaine je passe en U18, ce sera encore plus difficile pour moi. Est-ce un challenge de pratiquer le crossminton de haut niveau à Maurice ? Oui, c'est un vrai challenge. Malgré toutes les démarches des dirigeants de la fédération auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports, nous n’avons toujours pas cette fameuse reconnaissance. Évidemment, cela nous ferme quasiment toutes les portes en ce qui concerne les infrastructures et les moyens de financements nécessaires au bon développement du crossminton à Maurice. Malgré toutes ces barrières, la fédération, les différents clubs de crossminton ainsi que les parents s'investissent grandement pour que  ce sport continue à exister et progresser à Maurice. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour pratiquer cette discipline ? Tout d'abord il y a très peu de gymnases appropriés pour la pratique du crossminton. Il y a aussi le coût énorme que les clubs doivent payer pour louer les gymnases. Étant éloigné de l’Europe où se disputant pratiquement tous les grands tournois, y participer n’est pas chose facile. Le crossminton se joue aussi à l'extérieur sur les courts de tennis, mais même là nous n’avons pas accès à ces facilités.