
Médaillé d’or dans la catégorie des moins de 57 kilos aux Jeux des îles 2003, la carrière de Mervin Aza s’est arrêtée brusquement en 2006. Victime d’un accident de la route, le boxeur a été amputé d’une jambe et est aujourd’hui sans emploi.
Élu meileur sportif de Beau-Bassin/Rose-Hill en 2002, médaillé d’or aux Jeux des îles 2003 à Maurice et médaillé de bronze aux Championnats d’Afrique en 2003, au Maroc, Mervin Aza était promis à un bel avenir. Il avait même débuté une carrière semi-professionnelle en France.
Son histoire avec la boxe a débuté alors qu’il n’avait que 13 ans. « J’étais au collège et je suis parti m’entraîner avec Roméo Caliste. J’y ai rapidement pris goût. C’est un sport où je me suis senti très à l’aise et je voyais également que je progressais assez vite. J’ai enchaîné les compétitions jusqu’en 2006 », indique Mervin Aza.
Un accident de moto alors qu’il avait 25 ans lui a, toutefois, coûté sa carrière de boxeur. « Quand ma carrière prenait forme et mon niveau devenait meilleur, j’ai été victime d’un accident. J’ai été amputé de la jambe droite. Cela a brisé mes rêves de remporter une médaille olympique et de devenir un boxeur professionnel », souligne ce jeune homme de 35 ans.
Aujourd’hui, la vie n’est plus un long fleuve tranquille pour Mervin Aza. Marié à Natacha et père de Chelsea, 10 ans, il peine à trouver du travail. « J’ai arrêté l’école en Form IV pour me consacrer à la boxe. Il est difficile pour moi de trouver un emploi, car personne ne veut m’embaucher. Ma mère m’aide financièrement et ma femme travaille, mais j’ai aussi envie de travailler afin de subvenir aux besoins de ma famille. La vie est très dure aujourd’hui », explique cet habitant de Rose-Hill.
Mervin Aza veut mettre sa connaissance et son expérience au service des jeunes, s’il en a l’opportunité. « J’ai beaucoup appris au cours de ma carrière. Après mon accident, j’ai également suivi un cours pour devenir coach. Je peux très bien m’occuper des jeunes et me déplacer sur le ring avec ma prothèse. Si on me donne l’opportunité, j’ai beaucoup à apporter à la boxe mauricienne », précise ce père de famille.
Au fil des années, il s’est, toutefois, senti découragé. « Quand on voit quelqu’un comme Bruno Julie, seul médaillé olympique mauricien, qui n’arrive pas à trouver un travail en tant que coach, c’est forcément décourageant. Je me dis si lui ne trouve pas un tel poste, quelles sont mes chances. Pourtant, nous avons encore beaucoup à apporter au sport », avance Mervin Aza.