
Les dirigeants du comité régional de Port-Louis sont montés au créneau vendredi pour exprimer leur mécontentement au sujet du renvoi des élections au sein de la Fédération mauricienne de judo à la veille de la date prévue, soit le samedi 29 avril.
Déterminé à aller au bout de son combat afin de remettre le judo sur les rails, un groupe de dirigeants du régional de Port-Louis conteste la décision de renvoyer l’Assemblée générale élective de la Fédération mauricienne de judo (FMJ), sans aucune raison apparente. Dans la foulée, ils pointent du doigt les membres du «Temporary Committee» mis en place pour organiser les élections dans le plus bref délai au sein du judo. Les élections étaient prévues le samedi 29 avril dans les nouveaux locaux du Comité olympique mauricien, à Trianon. « À la veille de l’Assemblée générale élective, nous avons été informés par e-mail que les élections avaient été reportées sans même que nous en sachions la raison. C’est aberrant ! Nous avions cru voir la lumière au bout du tunnel mais en vain. Les démarches du ‘Temporary Committee’ intriguent. Il y a anguille sous roche », s’insurge Alain Batterie, candidat aux élections.
Le dirigeant du Club de judo de Briquetterie dit ne pas comprendre le renvoi de l’AG élective, alors qu’il s’agit justement de la solution pour sortir le judo du gouffre. Il a expliqué que les suffrages au niveau des comités régionaux se sont déroulés sous la supervision des membres du «Temporary Committee» et du Registrar of Associations et qu’ils ont été validés. « Nous avons suivi à la lettre toutes les instructions du comité. Il y a trois comités régionaux, à savoir Port-Louis, Pamplemousses et Rodrigues et chaque comité régional a droit à trois candidats. Ce qui fait que les neuf candidats sont qualifiés de facto pour faire partie du comité directeur de la Fédération. Tout cela doit être validé à l’issue d’une AG élective. Au lieu de régler la situation, ils veulent retarder l’échéance. Je ne sais pour quelle raison », a-t-il fait ressortir.
Par ailleurs, Alain Batterie rejette les allégations à caractère communal entourant les élections. « Nous n’allons pas tomber si bas. Nous sommes un groupe de dirigeants et œuvrons dans l’intérêt de ce sport de combat. Nos priorités demeurent les judokas, le développement et le progrès de notre discipline », dit-il.
Faillite du comité temporaire
La présidente du comité régional de Port-Louis, Marianne Ginette, trouve, pour sa part, que c’est dommage que certains profitent de la situation pour mettre les bâtons dans les roues. « En réalité, ces personnes ne veulent pas que la discipline sorte de l’impasse. Le comble est que le ‘Temporary Committee’, dont la mission est d’organiser les élections au sein de la Fédération afin qu’elle puisse opérer, a failli à sa tâche », confie-t-elle. Et de poursuivre : « Personne ne semble se soucier de la situation dans laquelle se trouve le judo. Les judokas sont pénalisés. Même si on veut faire accroire que les entraînements continuent, les relations dégénèrent entre les judokas et les entraîneurs. Christianne Legentil aurait pu décrocher la médaille d’or aux Championnats d’Afrique mais faute d’encadrement adéquat, elle a dû se contenter de l’argent. Les judokas n’osent pas critiquer par peur de représailles. » Dans la foulée, Marianne Ginette demande au ministre de la Jeunesse et des Sports, Stéphane Toussaint, d’intervenir.
Ce groupe de dirigeants ne compte pas lâcher prise. Il prendra une décision sur la marche à suivre dans les jours qui viennent. « Nous n’allons pas croiser les doigts. Chacun doit assumer ses responsabilités », déclare Alain Batterie.
Étaient aussi présents Richard Coeurdelion, Jean-Noël Bardot et Shane Dulmar.
« Pas les marionnettes de Mounawah »
La proximité de certains candidats avec l’ancien entraîneur national, Joseph Mounawah, ne serait pas vue d’un bon œil. Sollicité à ce sujet, Rex Margoton devait déclarer : « Nous ne sommes pas les marionnettes de Joseph Mounawah. Nous avons une vision pour le judo. Avec tout le respect que j’ai pour Joseph Mounawah, je dirais qu’il fait désormais partie du passé du judo. » Par contre, Alain Batterie trouve inacceptable que certains veulent faire accroire que Joseph Mounawah est en train de tirer les ficelles. « Nous sommes des adultes et nous savons ce que nous faisons. Vous croyez que je vais demander la permission à Joseph Mounawah d’être candidat ? C’est ridicule », confie t-il.
Liste des candidats
■ Port-Louis
Alain Batterie
Hemraj Ramtohul
Shafaraz Rughony
■ Pamplemousses
Yannick Brutus
Jacques Desbleds
Ubtihaaj Ukkhoy
■ Rodrigues
Joseph Grajille Félicité
Franscisco Gaspard
Jean-Louis Stephen