Savoir se défendre est plus une question de technique que de force. Certains pratiquent la 'self-défense' pour pouvoir se protéger alors que d’autres l’exercent pour l’amour du sport. Peu importe la tranche d’âge, bon nombre de personnes à Maurice se sont rendus compte de son importance et se sont initiées à l’autodéfense.
La self-défense fait partie des activités les plus pratiquées à Maurice, ces dernières années, en matière de sport de combat. Il est clair qu’on ne peut pas apprendre à se défendre seul, c’est pourquoi avoir recours à des cours de self-défense est la solution la plus adaptée pour savoir réagir en cas d’agression, surtout pour empêcher qu’on ne soit pas blessé ou mortellement agressé. À cet effet, ils sont plusieurs individus ou groupes d’individus à proposer ces cours à travers le pays. On y retrouve comme élèves les petits comme les grands, garçons ou filles. Que ce soit pour maintenir une bonne condition physique, ou pour pouvoir réagir à des situations dangereuses, la self-défense reste une discipline saine.
Dans l’Ouest du pays, Aurore Lenette, pratiquante de Muay Thai, anime des sessions gratuites de self-défense depuis deux ans au centre social de Bambous. Ces cours sont destinés aux enfants de cinq ans et plus. « Chaque jeudi après-midi, je suis présente au centre social de Bambous, afin de prodiguer des cours d’autodéfense aux jeunes de la localité. Il faut non seulement beaucoup de patience, mais aussi enseigner les choses d’une façon pédagogique. Les enfants ont aussi besoin de conseils, afin de parer à toute éventualité. Ce sont des innocents et c’est notre devoir d’adulte de les protéger », affirme l’animatrice.
Le gouvernement n’est pas en reste. Au cours du mois d’avril, une cinquantaine de femmes ont été initiées aux techniques de self-défense sur sept jours au dojo de Beau-Bassin.
Ces cours étaient prodigués par les coachs du ministère de la Jeunesse et des Sports en collaboration avec le ministère de l’Égalité des Genres. Ariane et Judy Le Désiré, mère et fille, étaient présentes au cours de ces sessions d’entraînement de self-défense. « Comme il n’y a pas d’âge pour apprendre et qu'il vaut mieux prévenir que guérir, ma fille Judy et moi-même avons décidé de saisir l’occasion offerte par le ministère de tutelle. Le danger peut venir de partout, maintenant, on saura comment réagir à ce genre de situation », précise Ariane. « Les cours se déroulent dans un esprit de camaraderie, mais il y a aussi beaucoup de sensibilisation aux risques auxquels nous, les femmes, nous pouvons nous exposer chaque jour. Il faut ouvrir les yeux », prévient Judy.
Les éventuels agresseurs
Garder les yeux ouverts ne repousse pas les éventuels agresseurs. C’est le cas de Sheila, qui était étudiante à l’époque. Elle a vécu ce qu’elle décrit comme « le pire moment de ma vie jusqu’ici » et la jeune femme en garde des séquelles jusqu’à présent. « Je revenais de mes leçons particulières et il n’y avait plus de bus. J’ai dû alors rentrer à la maison à pied. Tout au long du trajet, je sentais qu’on me suivait. Lorsque je me suis retournée, un homme m’a agrippée par les cheveux pour essayer de m’entraîner dans les buissons. » Pétrifiée, elle ne pouvait ni crier ni se débattre. « Heureusement qu’à ce moment précis, un homme à moto s’est arrêté et s’est mis à crier. Affolé, mon agresseur a pris la fuite », témoigne la jeune femme. Depuis cet épisode, Sheila s’est mise à la boxe française et pratique aussi la self-défense. « Jamais je ne me laisserai faire à nouveau », martèle-t-elle.
Il existe aussi des situations où c’est le courage qui parle, on fait abstraction du danger et on se fait défenseur. C’est le cas du jeune Hansen Ramsaran, tout juste 16 ans, mais qui a immobiolisé un voleur sous le regard admiratif de son père. « Nous étions venus rendre visite à Priscilla à l’hôpital, l’entraîneur de judo de mon fils Hansen. Par la fenêtre, mon fils a vu un homme briser la vitre du côté passager d’une voiture avec son casque de moto. Alors qu’il fuyait avec son butin, Hansen lui a couru après, l’a maîtrisé avant de le remettre à la police, qui est arrivée sur les lieux peu après », se remémore Dinesh Ramsaran. Quelques mois plus tard, le ministre Stephan Toussaint lui a remis un trophée pour le récompenser de son acte héroïque.