Rencontre - Jordy Vadamootoo : il a forgé son destin

Jordy Vadamootoo, 22, ans, a été couronné champion d’Afrique de boxe des 56 kg dimanche dernier au Congo-Brazzaville. Alors que son succès est aujourd’hui retentissant, le jeune pugiliste a dû faire face à de nombreuses difficultés pour parvenir à  ses fins. Son choix de faire de la boxe au détriment du tae kwon do.

Contrairement à beaucoup d’autres pugilistes, il commence la boxe très tard, soit en 2012, à l’âge de 17 ans. C’est avec un ami de l’école VTI de Vacoas, qu’il a découvert la discipline. « J’ai un ami qui pratiquait déjà la boxe. Je me suis donc rendu aux entraînements. Je rêvais toujours de faire des compétitions, de voyager et de représenter Maurice. C’était mon but », confie Jordy.

Son choix n’avait pas fait l’unanimité à l’époque. Son papa voulait qu’il pratique le tae kwon do. Mais au fil des compétitions, à  force de voir son fils s’exprimer sur le ring, le père en est même devenu fan. La route du succès n’était pas aussi simple pour Jordy. Sans emploi pendant une certaine période, le jeune homme ne baisse pas les bras et continue à s’entraîner même  si des fois c’était dur. « J’ai chômé pendant un an. Durant les festivités, alors que tout le monde était vêtu de beaux vêtements, moi je ne pouvais pas en acheter. Mais j’ai continué à persévérer et cela porte ses fruits aujourd’hui », raconte le champion d’Afrique.

D’ailleurs, le jeune homme n’oublie pas ceux qui l’ont aidé  dans sa quête vers les sommets, notamment Sébastien Beeharee, un de ses entraîneurs. « Sébastien Beeharee m’a beaucoup aidé à plusieurs niveaux. Il était parmi ceux qui croyaient en mon potentiel. Quand j’étais chômeur il m’avait même donné un emploi en tant que maçon. C’était dur de réconcilier sport et travail, mais il m’a motivé. »

Au fait, sa carrière décolle lorsqu’il est sélectionné pour les Jeux des îles de l’océan Indien, à La Réunion en 2015. Avec un entraînement approprié,  Jordy Vadamootoo se transforme et deviendra même médaillé d’or à ces Jeux. « J’ai connu beaucoup  de défaites de 2012 à  2014. Mais tout a changé  quand je suis parti m’entraîner pour les Jeux des îles. Je me suis amélioré grâce au DTN », fait-il ressortir.

Aujourd’hui, ce passionné de moto exerce comme mécanicien. Le message qu’il veut faire passer aux jeunes est simple : « Il ne faut pas seulement rêver. Il faut aussi réaliser ses rêves. »