
Elle voit son rêve de participer aux Jeux de la Francophonie se briser. La judokate Priscilla Morand a dû faire une croix sur cette compétition en raison d’une blessure au coude et devra subir une opération. Elle compte remonter sur le tatami une fois rétablie.
C’est le cœur gros que Priscilla Morand a déclaré forfait aux Jeux de la Francophonie, qui se tiendront ce mois-ci en Côte d’Ivoire. Blessée au coude droit lors de la Coupe du monde à Prague en mars dernier, elle devra subir une intervention chirurgicale incessamment. En pleine préparation en vue des Jeux de la Francophonie, sa blessure s’est aggravée. « Je préparais les Jeux de la Francophonie quand mon coude a de nouveau lâché. Avec mon entraîneur et le médecin, nous avons donc décidé qu'il était plus sage de me faire opérer. De ce fait, je me vois contrainte de déclarer forfait. Je suis très déçue. C'est vraiment un coup dur pour moi, mais ce sont malheureusement les risques du métier », confie-t-elle.
La judokate des moins de 48kg souligne toutefois qu’elle compte rebondir rapidement après son opération. « Je reviendrai plus forte et je vais me donner à fond pour récupérer au plus vite. J’ai déclaré forfait afin de pouvoir être à 100 % fit pour les Championnats d'Afrique 2018 et le début des qualifications olympiques, qui commenceront aussi l’année prochaine », précise Priscilla Morand.
Par ailleurs, la jeune femme a déjà un palmarès éloquent. Du haut de ses 23 ans, Priscilla Morand compte huit titres de championne de Suisse, une médaille d’or aux Jeux des îles de l’océan Indien en 2015, six médailles à l’European Cup Juniors (quatre d’or et deux de bronze), quatre médailles à l’European Cup Seniors (une d’argent et trois de bronze) et deux médailles au Continental Open (deux bronze). Lors des Championnats d’Afrique en 2014, elle était montée sur la troisième marche du podium.
À cent à l'heure
Durant sa période de récupération, elle pourra compter sur Simon Rosset, lui-aussi champion de Suisse de judo et avec qui elle est en couple depuis cinq ans. Ils s’entraînent par ailleurs dans le même club, le JC Morges. « J’ai rencontré Simon lors des compétitions de judo, je m’entraîne là-bas depuis que j’ai cinq ans. Cela fait environ 10 ans que l’on se connaît, mais cinq ans que l’on sort ensemble. S’entraîner dans le même club est une motivation additionnelle. Cela nous permet de nous donner encore plus et nous nous aidons pendant les entraînements. Nous n’avons pas le même objectif. Le mien est d’aller aux jeux Olympiques de Tokyo, alors que ce n’est pas le cas pour Simon. Il m’aide et me soutient énormément. Aussi, le fait qu’il s’entraîne au même endroit lui permet de voir ce que je fais et il me pousse encore plus pour réussir », indique Priscilla Morand.
La vie de Priscilla Morand hors des tatamis est également chargée. « Je travaille à la Poste et au marché avec ma famille. Tous les mercredis et samedis matins, il y a le marché à la Grande Rue à Morges, où nous vendons des bouteilles de vin et des gadgets, afin de financer mes tournois à l’étranger. Depuis 2012, je suis à la Poste CH SA, où j’ai fait mon apprentissage pendant trois ans et j'ai obtenu mon CFC (certificat fédéral de capacité) », précise la Mauricienne.
Par ailleurs, la journée de Priscilla Morand est généralement bien remplie. « Le matin, vers les 8 heures, je vais m’entraîner au Centre Sport et Santé (CSS) à l’université de Lausanne, où je fais de la musculation et je me focalise sur ma condition physique, entre autres, et ce pendant environ deux heures. Je rentre ensuite chez moi pour manger et me préparer pour aller travailler à la Poste. J’ai été engagée à 40 % pour pouvoir concilier travail et judo. Dès que le travail se termine, vers 17 heures les mardis et jeudis et 18 heures les lundis, mercredis et vendredis, je vais directement au dojo à Morges pour m’entraîner », explique Priscilla Morand.