On apprend vite les techniques de base.

J'ai testé - La boxe anglaise : un bon défouloir

By Patrice Esmyot Lundi 28 Aout 2017 Sports individuels , Sports de combat , O commentaire 0 views

Après l’équitation, où il y avait des risques de chutes, j’ai décidé de suivre un cours de boxe. Certains à la rédaction sportive appréhendaient ce choix risqué, et craignaient que j’en revienne avec des bleus. Ce sport qui paraît, a priori violent et dangereux, est aussi très physique. 

Rendez-vous est pris avec Michel Laverdure, l’entraîneur du club de boxe de Pointe-aux-Sables. Arrivé une dizaine de minutes plus tôt au centre Emmanuel-Anquetil, à La Tour Koënig, je découvre une grande salle, mais pas de ring de boxe. Quelques jeunes s’affairent à mettre en place trois sacs de frappe alors que le coach branche un haut-parleur.

Un brin de causette s’imposait avec l’entraîneur, qui me fait le topo de la séance : échauffement, technique, du shadow boxing, travail avec les sacs de frappe, abdos, corde à sauter, et cool down. Rien de bien méchant !

Les boxeurs, en majorité des jeunes de 12 à 24 ans, arrivent et la séance peut commencer. Un smartphone est branché au haut-parleur et la musique résonne à fond pour motiver les athlètes. 

Dans la peau d’un boxeur

Taper dans un sac de frappe est tout un art.

Michel Laverdure nous demande de nous placer en un grand cercle. C'est parti pour un long enchaînement de petites foulées sur place, fentes avant, sauts amortis avec flexions puis extensions, simulations de coups de poing les bras à l'horizontale, le tout sans pause, répété plusieurs fois. Vingt minutes d'échauffement plus tard, je dégouline et je ne suis pas le seul heureusement. On travaille beaucoup le cardio : la position de repos du boxeur, c’est le sautillement sur place, donc il faut de sacrés poumons pour tenir le rythme. 

Il m’enfile ensuite mes gants, là je me sens vraiment dans la peau d’un boxeur. Il me met en binôme avec son fils Olivier, vice-champion de Maurice de moins de 60kg, là je fais moins le malin. Il faut d’abord apprendre à se positionner, les pieds, puis les mains pour se mettre en garde. Ma main gauche protège mon visage de face tandis que mon bras droit collé à mon buste protège de côté.

Il commence à me montrer les premiers coups « dans le vide » puis me demande de les réaliser « en vrai ». Puis il est temps de les enchaîner tous à la suite : « uppercut », « crochet », coup de la main gauche, puis de la main droite, attaque par le bas. Pas facile de tout coordonner, en pensant aussi à bien revenir en position de garde entre deux, et tout ça le plus rapidement possible. On passe ensuite à l’art de taper dans les sacs de frappe, avant de passer à d’autres exercices physiques.

En faisant de la boxe, on se dépense à fond, on transpire beaucoup et surtout, on se défoule. Ça fait du bien au moral, on se vide les muscles et la tête et on sort du cours avec le sourire. On travaille l'ensemble du corps. Le lendemain, on a d'ailleurs autant de courbatures aux bras et aux abdos qu'aux jambes. Bon, le prochain rendez-vous sera peut-être le kite-surf ou le rugby. Histoire de continuer dans la série…casse-cou !

Ça fait du bien au moral, on se vide les muscles et la tête et on sort du cours avec le sourire. »  

École de boxe de La Tour Koënig : le nid des championnes

Les pugilistes de l’école de boxe de La Tour Koënig en compagnie du coach, Michel Laverdure (à dr.).

Michel Laverdure est entraîneur de boxe depuis 1987. Il a débuté à la Cité Vallijee au Centre France Martin en compagnie de Jean-Claude Caroupen et Gervais Paya. Il lance ensuite la première école de boxe à Pointe-aux-Sables en 1991. Il est aussi l’instigateur de la boxe féminine à Maurice. « Je l’ai fait par respect pour les femmes. Il y a encore beaucoup de femmes victimes de violences et elles doivent savoir se défendre », dit-il.

Il a formé Pascaline Virginie, médaillée d’argenten moins de 46kg aux Jeux des îles de 2007, et Emilie Gouloux, championne de Maurice en titre en -54kg. « Emilie a été élue meilleure boxeuse des Championnats de Maurice. C’est un bel exemple à suivre pour les filles. Et, cela ne fait que huit mois depuis qu’elle a commencé la boxe », dit Michel Laverdure.

L’entraîneur est aussi fier de ses jeunes, qui ont récemment brillé lors du gala de boxe de Beau-Bassin/Rose-Hill avec Jordan Pierre (13 ans) qui a décroché l’argent, et Donovan Chu Yuk Yean, qui a vaincu chez les seniors en -52kg. Ce dernier s’est mis à la boxe depuis trois mois. Il est aussi un coureur de 400m et 800m. 

Les sessions ont lieu en jour de semaine, les mardis (19h30-21h00) et les jeudis (18h00-20h00).

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