À coeur ouvert avec...Tawfiq Jaunbocus : un champion qui n’en démord pas

À 37 ans, ce père de famille s’est illustré à Los Angeles, le mois dernier, en décrochant le titre de Champion du monde de jiu-jitsu brésilien chez les moins de 70 kg. Cela le motive à partager ses connaissances et à transmettre son savoir à l’ensemble de ses élèves, qui le voient comme un modèle à suivre.

Racontez-nous votre parcours dans le sport en général et le jiu-jitsu brésilien en particulier ?
Le sport a toujours fait partie de mon ADN. J’ai débuté le jiu-jitsu traditionnel il y a 12 ans et j'ai même obtenu ma ceinture noire. Ce n’est que lors de mon passage à La Réunion au début des années 2000 que j’ai découvert le jiu-jitsu brésilien. J’ai très vite développé une passion pour cette discipline. Bien qu’étant plus complexe, elle reste tout de même l’un des arts-martiaux les plus terre-à-terre.

J’ai donc délaissé ma ceinture noire en jiu-jitsu traditionnel et j’ai travaillé sur l’introduction du BJJ à Maurice, car cet art-martial ne se pratiquait pas à l’époque. Depuis, je n’ai cessé de travailler d’arrache-pied pour progresser. Je suis fier de dire que je suis le pionnier du BJJ à Maurice et aussi le plus haut gradé, ceinture marron 2e degré avec plusieurs titres à mon palmarès. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir et je ne me lasserai jamais de mon sport, car le Brazilian jiu-jitsu fait partie de moi.

Votre source de motivation?
Ma plus grande motivation c’est quand je vois la vitesse à laquelle les petits progressent. Nos jeunes athlètes possèdent énormément de potentiels et sont l’avenir de demain.

Votre plus grande déception ?
Ma plus grande déception c’est la trahison du jiu-jitsu traditionnel à mon égard.

La plus belle chose qui vous est arrivée ?
D’avoir finalement pu remporter le titre de Champion du monde cette année-ci. Je me suis donné corps et âme pour pouvoir m’adjuger ce titre. Cela a demandé beaucoup de sacrifices, et je remercie l’ensemble de mon entourage. 

Êtes-vous superstitieux ?
Non, je ne le suis pas du tout. Je suis une personne très terre-à-terre.

Quelle place occupe Dieu dans votre vie ?
Dieu occupe une très grande place dans ma vie. C’est vers lui que je me tourne quand les choses ne vont pas bien. Sans sa bénédiction et sa protection, nous ne sommes rien sur cette terre.

Si vous aviez le pouvoir de changer le monde, qu’auriez-vous fait ?
Je stopperai la production des armes à feu et tout objet qui contribue au développement de la guerre. J’investirai sur le développement de l’environnement durable et le bien-être des enfants autrement capables.

Ce qui vous attire le plus chez une femme ?
Sa simplicité. La beauté se trouve dans les petits gestes les plus subtiles.

La politique vous intéresse-t-elle ?
Oui, j’aime énormément la politique. C’est cela qui fait avancer ou régresser un pays.

Votre péché mignon ?
J’en ai deux. Un bon plat de briani de bœuf et le chocolat noir.

Votre week-end ideal ?
Être avec la famille ou avec mes amis jiujitsuka autour d’une bonne ambiance au dojo ou même à la plage, sans se soucier des problèmes du quotidien.

Votre passe-temps ?
Le Brazilian jiu-jitsu et aussi l'équitation. J’aime bien monter à cheval, c’est une sensation unique que d’être associé à ce bel animal. 

Les chanteurs/chanteuses et chansons que vous fredonnez ?
Je fredonne très rarement pour ne pas dire jamais. Mais, j’aime beaucoup le chanteur Maher Zain, il possède un style unique, très propre à lui.

Votre équipe de foot préférée ?
Liverpool. Mon équipe de cœur, mon équipe de toujours, qu’elle gagne ou qu’elle perde.

Un sportif mauricien et étranger que vous admirez ?
Naomie Alphonse pour son bel exemple de détermination. À l’étranger, je dirai Keanan Cornelius et Caio Terra.

Vos attentes du sport mauricien ?
Que tous les sports et tous les sportifs soient traités équitablement, surtout au niveau du soutien et des récompenses

Que feriez-vous si vous étiez le ministre des Sports ?
J’adopterai une loi de sport propre à  Maurice, qui contribuera à l’évolution des athlètes mauriciens et au développement du sport. On ne peut être comparé à de grands pays, nos infrastructures, nos ouvertures et moyens ne sont pas comparables aux grands pays. C’est à travers une loi adaptée qu’on pourra faire progresser les jeunes athlètes et accompagner les seniors dans le développement du sport dans notre pays. Autre changement que j’apporterai, c’est l’implémentation d’une Sports Act, qui donne une opportunité égale à toutes les disciplines afin de progresser avec les mêmes moyens à leur disposition.

Une citation qui vous inspire…
« Une mer calme ne forme pas de marins d’expérience. » C’est un proverbe africain. Si vous choisissez toujours la facilité, vous laisserez échapper de belles opportunités.