Tenue décontractée pour Saleem, Adeeb et Salman Moosa.

Les Moosa : le snooker une affaire de famille

By Naushad Korimdun Lundi 18 Décembre 2017 Sports individuels O commentaire 0 views

Rare est la discipline sportive dans laquelle cinq membres d’un même patronyme trouvent leur marque. Chez la famille Moosa, c’est bien le cas. À commencer par Saleem, son frère Ishtiyaak, ses fils Salman et Shaariq et son neveu Adeeb.

Pour une fois, on commence par Ishtiyaak Moosa, celui qui est, pendant trop longtemps, resté dans l’ombre de la vedette de la famille, Saleem. « Cela fait maintenant presque 30 ans que la table de snooker et moi même faisons un », démarre ce Quatrebornais de 55 ans. « Il y a eu mon frère aîné, Saleem, mais aussi d’autres cadors de cette discipline dignes de gentlemen auprès de qui j’ai beaucoup appris », poursuit l’homme d’affaires.

Ainsi de ses premières boules coulées, Ishtiyaak a remporté quelques tournois et compétitions, sans jamais avoir pu détrôner son frère. « Nos face-à-face se sont souvent passés très bien, des fois crispés, mais je dois admettre la majeure partie en faveur de Saleem », reconnaît ce père de quatre enfants en toute sportivité. Sa participation à l’African Snooker Championship, tenu à Maurice et qui a vu la présence des billardistes du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud, a été un moment fort de la carrière de ce sympathique quinquagénaire. « Je me rappelle des adversaires venant du pays de Mugabe. Ils étaient coriaces, adroits et remplis de zèle », dit cet ancien joueur du Scouts Club.

Avec son emploi du temps, Ishtiyaak, qui se passionne pour le jardinage et pour la cuisine, pratique malgré tout le snooker. « Chaque sport aide ses pratiquants de rester en forme, actifs et … jeunes (rires). Le snooker m’aide à me défouler », avise celui qui ne cache pas qu’il a une vie trépidante.

C’est dans cette logique que Adeeb Moosa, 21 ans, étudiant en ‘Business and Finance’ à Londres, s’est mis … à table, comme ce modèle de papa. « Mon oncle et mon père sont de grands joueurs de snooker. Avec mes cousins, on courait autour de la table, chaque après-midi. C’est en toute logique que je suis tombé dans le … panneau (rires) », se remémore ce brillant universitaire. Mais souvent pris par ses études, il n’a pas pu trop s’adonner pleinement au snooker. « Ce n’est que partie remise. Quand je retournerai à Maurice, je ferai trembler la table », plaisante-t-il. Pour cela, il faut attendre au moins deux ans.

Saleem et son armada

Saleem Moosa est un sportif qu’on ne présente plus. Après avoir fait trembler les filets et valser ses adversaires en football, il a régné pendant plus de 20 ans en tant que numéro un du snooker à Maurice.

« Avec l’âge, même si je reste le numéro un de Maurice, tenir la gageure devient un peu plus difficile », concède-t-il.

Justement ses fils, Salman 24 ans et Shariq 19 ans, sont de vrais dangers pour Saleem. D’ailleurs, l’aîné, comptable chez Price Waterhouse, est le numéro un du pays depuis presque deux ans maintenant.

« J’ai pris goût du snooker très jeune et graduellement, je suis devenu l’adversaire direct de mon père », avise-t-il. Il a d’ailleurs été parmi les trois représentants, Saleem Moosa et Cader Mohamed étant les deux autres, qui ont défendu le quadricolore lors du World Snooker Amateur Championship, au Qatar. « Une belle expérience qui me sera utile lors des prochains internationaux », prévoit ce célibataire.

Shariq pour déloger Salman

À 19 ans, Shariq Moosa est parmi les meilleurs espoirs de cette discipline d’adresse.

Pas encore dans le top ten, il se mettra à cette tâche sous peu. « J’étais pris par mes études, autrement j’aurais été bien meilleur que Salman », taquine-t-il. Comme il compte poursuivre ses études universitaires, il pourrait prendre du temps avant de déloger Salman.

Quant à Faraz, le seul qui a ‘échappé’ à la fièvre du snooker, il a trouvé ses repères avec les oeuvres de Jean-Paul Sartre et autres Francis Fukuyama à la Sorbonne.

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