Elle est actuellement le numéro deux en jiu-jitsu brésilien en Afrique dans la catégorie des filles - 60 kg. Dinam Samynaden a été, tour à tour, lanceuse, badiste et volleyeuse avant de se parfaire dans cet art martial importé du Japon au Brésil.
Trois fois par semaine, Dinamanee Samynaden, fonctionnaire affectée au ministère de la Sécurité sociale, s’entraîne avec assiduité au Brazilian Jiu-Jitsu Sports Club, sous la conduite de Towfiq Jaunbocus, le sensei. « À vrai dire, depuis les trois dernières années, je me concentre uniquement sur le jiu-jitsu brésilien, car je me partage entre mon travail, l’art martial et mon rôle d’épouse », explique cette lectrice des œuvres de Nora Roberts. Grâce à une bonne discipline de vie, Madame, qui est, de plus, une fervente de la religion, parvient à s’organiser.
Pour la petite histoire, Dinamanee Samynaden a vu le jour dans le fin fond du Sud, plus précisément à Surinam. Elle a fait ses premières armes dans le sport à l’école Robert Edward Hart. « C’était lors des journées récréatives. Je me rappelle que je donnais du fil à retordre aux concurrents, même aux garçons », explique-t-elle avec un sourire malicieux. Toutefois, c’est durant son passage au collège Hindu Girls à Curepipe que cette fan de Liverpool FC va vraiment exploser. « J’ai commencé avec le badminton pour poursuivre avec le volley-ball, puis avec le lancer du javelot et, bien sûr, la course de fond qui est, quelque part, ma discipline de prédilection », avise l’autre moitié de Javed Rustom, son prince, somme toute charmant.
À Dagotière pour un début
Alors que ‘Dinam’, version raccourcie de son prénom, était en Form II, elle a été choisie pour faire partie de l’équipe nationale de badminton, lors d’un exercice de détection. « Après l’enthousiasme du début, je me suis vite rendue compte des difficultés soulevées par la distance, car j’habite Surinam, je fréquente une école de Curepipe et je dois m’entraîner à Rose Hill », raconte celle qui raffole de succulentes pizzas. Plus tard, avec ses études, elle a pris ses distances des terrains de jeu. « J’ai dû compléter mes études, chercher du travail et je me suis mariée, le tout en environ trois ans », détaille cette licenciée de la Mauritius Brazilian Jiu Jitsu Federation.
Justement, en voyant son époux porter le kimono et s’adonner au jiu-jitsu brésilien, Dinam a voulu à tout prix constater de visu la pratique de cet art martial dans le dojo jouxtant l’église Sainte-Anne. « J’en suis tombée amoureuse », plaisante-t-elle. Et c’est ainsi, qu'en peu de temps, et muni des équipements appropriés, Dinam Samynaden est sur le tatami pour se battre et combattre. « Ce sport requiert plus de technique, du vista que de force », nous dit-elle. À Dagotière, elle s’était faite toute petite lors de sa première compétition régionale.
« J’ai été battue à plate couture par 2-0 », se souvient-elle. C’est la seule fois que cette combattante de la catégorie de -54 kg n’a pas décroché l’or en compétition régionale. « Par la suite, j’ai remporté la médaille d’or à chaque compétition », nous dit-elle.
2e lors de l’Africa Open
En 2016, lors du championnat national, la résidente de Rose-Hill, 1m60 pour 58 kg a ramené la médaille d’argent, en 2016 et l’or, en 2017. Elle explique : « En fait, j’ai progressé dans ma catégorie, mais bof, voilà que j’ai pris du poids au point de changer de catégorie, soit de -54 à celle de -61 kg, ce qui rend les choses plus difficiles ».
En 2017, lors de l’Africa Open Brazilian Jiu Jitsu Championship, qui s’est déroulé à Maurice, la pimpante jeune ‘fighter’ se la joue Eliza Dushku. « J’ai atteint la finale dans la catégorie de filles de -61 kg. Mais, malgré cela, je me suis fait avoir face à Oumeira Jaunbocus, une combattante chevronnée et coriace, voire même pugnace », estime-t-elle.