Le Mauricien Rishi Bundhoo en compagnie du Sensei Moriya du Mozambique.

À la Découverte - Le kendo : l’art du Samouraï

By Kevin Manoo Lundi 09 Avril 2018 Sports individuels , Sports de combat , O commentaire 0 views

Le kendo est un art martial inconnu à Maurice, mais qui est appelé à vite se développer. Comme la majorité des arts martiaux, il tient ses origines du Japon. Le kendo englobe l’ensemble des techniques du maniement du katana (sabre). C’est le Sensei Rishi Bundhoo qui a eu le privilège, depuis le mois de février, de parfaire ses connaissances dans cet art en Afrique du Sud au sein de la South Africa Kendo Federation (SAKF).

Contrairement à la croyance populaire, Samourai - un mot commun dans les films de combat - ne signifie pas sabre. En fait, samouraï signifie homme d’armes, ou en d’autres termes le combattant qui manie le katana (sabre). Le but du kendo est de faire d’un combattant ordinaire un spécialiste du maniement du katana, mais ce n’est pas donné à tout le monde. Le katana, qui reste une arme tranchante, est uniquement manié par les Samouraïs détenteurs au minimum d’une ceinture noire, 2e dan ou plus.

Une fédération en chantier

Rishi Bundhoo est jusqu’à présent l’unique Mauricien à maîtriser l’art du kendo. Il avait été invité par le SAKF pour un séminaire ainsi qu’une compétition en Afrique du Sud. « J’ai pu, à la fois parfaire mes connaissances du kendo, mais également voir quelques-uns des meilleurs samouraïs de la planète en action. Il y avait, entre autres, les Sud-Africains Sefor Buster (7e dan) et Hughes Tony (6e dan), Moriya Nobuo du Japon (6e dan), Frey Markus de l’Allemagne (7e dan), ainsi que Lisa et Thibault Brunel de Bonneville (6e et 7e dan respectivement). J’ai appris énormément aux côtés de ces spécialistes de la discipline. Maintenant, je commence à partager mes connaissances dans différentes régions de l’île », explique le Sensei.

Depuis son arrivée en mars dernier, Rishi Bundhoo s’attèle déjà à former des jeunes aspirants au kendo à Port-Louis, Pamplemousses, Beau-Bassin, Moka et Rivière-Noire. « Les démarches ont déjà été entamées auprès des autorités locales pour la mise sur pied d’une fédération de kendo.  Nous sommes aussi en pourparlers avec la Fédération internationale de kendo afin d’obtenir une affiliation auprès de cette instance », explique-t-il.

Le travail de base a déjà débuté avec plus d’une centaine de pratiquants. « Au tout début, le maniement du katana s’apprend avec un bokuto, soit avec un morceau de bois de la même dimension qu’un katana. Durant la phase d’apprentissage de combat, on se sert d’un shinai, un objet de la forme d’un sabre, mais fait de bambous.

Une fois le stage de ceinture noire atteint, les samouraïs peuvent aspirer à combattre avec un katana », a conclu Rishi Bundhoo.

Le katana ou le symbole de l’histoire

Le katana, plus communément connu comme le sabre japonais, est l’arme par excellence des samouraïs. Il s’agit d’une arme blanche courbe à un seul tranchant d’environ 60 cm.

Classiquement, l'histoire du sabre japonais est divisée en cinq principales périodes historiques. Les sabres jōkotō, antérieurs au VIIe siècle sont le plus souvent droits, à double tranchant et de faible qualité. Ils représentent le prototype à partir duquel va évoluer le sabre japonais habituel. Viennent ensuite les sabres kotō (VIIe siècle - XIVe siècle), marqués par le développement d'une forme courbe et un raffinement des techniques de forge. Si la longueur et l'équilibre des lames varient en fonction des époques, les styles régionaux tendent à converger vers un modèle commun.

Un héritage familial

Il faut savoir que le kendo était, à l’époque des années 1800, un héritage familial, un secret bien gardé qui se transmettaient uniquement d’une génération à une autre. Un samouraï n’avait que pour seul but le devoir. Ainsi, dès leur tendre enfance, les garçons ne pouvaient bénéficier de la tendresse ou des caresses de leur mère. Ils étaient forcés à assister à des exécutions et ne devaient manifester aucune émotion et aller chercher les têtes des morts. Ils devaient obéissance uniquement à leur clan. Ceux qui réussissaient ce passage continuaient alors à apprendre l’art du kendo afin de devenir, après quelques années, des samouraïs chevronnés.

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