Ravi et Poorun Bhollah sont des artistes dans la fabrication des cerfs-volants.

Le cerf-volant : la passion de décorer le ciel

By Naushad Korimdun Lundi 30 Avril 2018 Sports individuels O commentaire 0 views

Le jeu du cerf-volant a toujours été la passion des enfants et des adultes. De sa construction et jusqu’à ce qu’il se perd dans le ciel, ces feuilles multicolores, en mousselines, sont soutenues par des tiges et filées à la ligne, bref, c’est tout un art. C’est, d’ailleurs, le loisir des étudiants, des familles entières et même des touristes.

Le cerf-volant, au pluriel des cerfs-volants, est un engin volant habituellement sans passager et manœuvré ou simplement rattaché au sol à l’aide d’un fil. Il est généralement fabriqué avec du papier, sous une armature rigide, détaille une source de l’Internet.

Jadis un des passe-temps chez les jeunes et moins jeunes, ce loisir, qui décorait le ciel, a perdu de sa popularité auprès de la génération « Y » et « head down ». « Autrefois, nous nous rendions sur la Citadelle, sur le toit des rares maisons à étages et autres structures en hauteur, pour jouer au cerf-volant », avise Ghayoul Salamatally, un retraité. Il savait construire le fameux « Apollo », la « Carambole » et même le  « kas-palto ».

Un artiste-fabricant

Professeur d’éducation physique au collège SSS de Palma, entraîneur national de l’haltérophilie, Ravi Bhollah est, aussi, un grand amateur, insoupçonné, des cerfs-volants. « Un jour, j’ai demandé aux élèves de fabriquer des cerfs-volants. Mais, j’ai constaté que la plupart d’entre eux en avaient acheté, car, ils ne savent pas en fabriquer. C’est vrai que j’organise souvent des ‘kite events’ pour les élèves », explique cet athlète et leveur de fonte.

Au juste, faire voler le cerf-volant a toujours occupé le temps libre des Bhollah, originaires de Nouvelle France. « Mon grand-père en fabriquait. Mon père nous emmenait jouer et j’ai appris les multiples trucs, propres à la construction, auprès d’eux ».

Fabriquer un cerf-volant nécessite, pour qu’il soit multicolore, au moins quatre différentes couleurs de papier mousseline. Deux tiges de feuille de coco, de la colle artisanale, riz ou farine et du fil à coudre. « C’est important de faire la balance, afin que l’engin reste stable, une fois dans le ciel », ajoute Ravi Bhollah.

Une fois que l’engin a pris du galon, il monte, à volonté, dans la direction que souffle le vent. Cependant, au-delà de l’aspect de loisir, de créativité entre autres, il faut compter, aussi, le côté esthétique. « C’est incroyable quand, dans un ciel bleu, il y a plusieurs cerfs-volants, aux couleurs variées, qui se laissent porter par le vent et l’imagination humaine », ajoute R. Bhollah.

Dans ce décor féerique, souvent, les couleurs les plus vives, mauves et oranges, sont les plus visibles. Surtout, si les engins possèdent de longues queues pluri-colores.

De la serp-volante au cerf-volant

L’étymologie du mot « cerf-volant » viendrait de « serp-volante », « serp » étant un mot féminin dans l’ancien français pour désigner un serpent. Le mot serp est d’origine méridionale. En occitan, cerf-volant se dit « sèrp-volaira » ou « sèrp-volanta » et désigne bien un serpent-volant.

Le Kite Festival attire les amateurs 

La Mont Choisy Shopping Promenade organise régulièrement le ‘Kite Festival’, dans cette région balnéaire. Nombreux amateurs, enfants comme adultes, font voler une cinquantaine de cerfs-volants à cette occasion.

Jadis, il y avait une usine de cerfs-volants

Paimpol Mauritius Ltd était, auparavant, la seule usine qui fabriquait et exportait des cerfs-volants pour le marché européen. Mais, en 2004, soit après 12 années d’opération, elle a fermé ses portes. L’usine que dirige Annabelle Wiehe, produisait une moyenne de 85 000 cerfs-volants et avait un chiffre affaires de Rs 10 millions par an. Quelques 20 000 de ces engins colorés, se vendaient à Maurice.

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