Le père est entraîneur national de tennis de table et le fils est un prodige de la petite balle jaune. Patrick et son fiston de 11 ans, Ryan Sahajasein, ne jurent que par le tennis de table. Ils ont un rêve en commun, faire briller le quadricolore mauricien au plus haut sommet.
Patrick Sahajasein a connu une riche carrière en tant que pongiste avant de prendre le poste d’entraîneur national en 2004. Celui qui a vécu son enfance à Cité Vallijee a intégré la sélection nationale sur le tard, soit à l’âge de 17 ans. Il découvre ce sport sur les bancs du collège London en 1982. « C’est un ami Hongkongais, Tang Chau Fai, qui m’a aidé à découvrir le tennis. Il m’avait prêté une de ces raquettes et je me débrouillais assez bien, même sans technique. De fil en aiguille, j’ai fait mon chemin en remportant des compétitions régionales puis nationales. Le déclic s’est fait après ma victoire aux Jeux de l’Avenir. Dès que j’ai intégré l’équipe nationale, l’entraîneur chinois Dong Chang Hai m’a pris sous son aile, car comme moi, sa prise fétiche en tennis de table était celle du ‘porte-plume’ », relate l’entraîneur national.
Sa carrière en tennis de table devait prendre une toute autre tournure en 1993 lorsque Patrick Sahajasein décroche une bourse de sport-études de deux ans en France avant de remporter sa première médaille lors d’une édition des Jeux des îles de l’océan Indien. « C’est au creps de Nancy et ensuite au creps de Wattignies à Lille que j’ai gagné en maturité de jeu. Quelques mois plus tard, lors des Jeux des îles aux Seychelles, je décrochais une médaille d’or en double et une en argent en simple hommes. En 2003, pour ma dernière participation aux Jeux des îles, l’équipe de Maurice avait décroché cinq médailles d’or. Quant à la compétition la plus mémorable de ma carrière, cela a sans conteste été les Jeux olympiques de Sydney en 2000. Rien que d’être en compétition lors d’un tel rendez-vous est déjà un grand exploit », avoue-t-il.
Depuis 2004, Patrick Sahajasein occupe le poste d’entraîneur national de la sélection locale de tennis de table. Il a mené les pongistes à plusieurs succès dont les plus récents sont les Jeux de l’Afrique de l’Est 2017, où les Mauriciens avaient décroché l’or sur tous les tableaux. Alors qu’en 2018, ce sont ses plus jeunes élèves, parmi son fils Ryan Sahajasein, qui avaient brillé à Djibouti aux Jeux de la CJSOI dans la compétition par équipe chez les garçons.
Un petit génie
Ryan Sahajasein est bien le fils de son père. Il a, lui aussi, adopté le tennis de table comme sport de prédilection.
« Au tout début, je l'emmenais avec moi aux entraînements au centre national durant le week-end. Par la suite, il a aussi tenu à venir en jour de semaine. Je lui laissais une raquette pour qu'il fasse passer le temps. Et quand on rentrait à la maison, il voulait encore jouer. Je lui faisais plaisir à l'aide d’une table improvisée. Ryan a commencé à mettre du cœur à l'ouvrage et a fait ses preuves tournoi après tournoi », relate le père.
Le potentiel de Ryan Sahajasein était indéniable. C'est ainsi qu'il a intégré le programme 'baby-ping', avant de rejoindre l' 'élite baby-ping'. « À l'âge de sept ans, Ryan démontrait déjà de bonnes aptitudes. Il était régulier à l'entraînement et il obtient ainsi sa place dans l'équipe nationale », indique l'entraîneur.
L'élève de l'établissement de St Nicolas n'a qu'un objectif: atteindre les sommets. « J'ai été champion chez les poussins et les benjamins. À présent, j'évolue dans des catégories supérieures. Ma dernière réussite au niveau international est une médaille d'or par équipe au Jeux de la CJSOI à Djibouti. Je veux, moi aussi, décrocher une participation aux Jeux olympiques afin de suivre les traces de mon père », souligne le jeune pongiste.
World Hopes Week & Challenges : Ryan Sahajasein tient son billet pour l’Espagne
Avec une médaille de bronze à l’Africa Hopes Week & Challenges, le jeune Ryan Sahajasein a obtenu sa qualification pour le World Hopes Week & Challenges. Cédric Rouleau, le directeur technique national, indique que c’est une belle opportunité qui s’offre à l’adolescent. « Ryan Sahajasein aura l’occasion de s’entraîner et de se confronter aux meilleurs pongistes de sa génération en Espagne. C’est la toute première fois qu’un Mauricien signe une participation à ce niveau. Il ne pourra qu’en sortir grandi. C'est un pongiste d'avenir », estime le technicien français.