L’ancien président de l’Association mauricienne de badminton Raj Gaya sort de son silence. Il réfute les faits qui lui sont reprochés et conteste la sanction infligée par la Badminton World Federation. Il envisage de saisir la cour malaisienne pour obtenir justice.
«C’est un complot politique de l’instance internationale », décrie Raj Gaya. C’était lors d’un point de presse tenu jeudi à l’hôtel Le Saint Georges à Port-Louis. Il s’agit de la première sortie officielle de l’ancien secrétaire général de la Confédération africaine de badminton (CAF) pour se défendre.
Le Mauricien, qui occupait de multiples responsabilités au sein des différentes instances du badminton, a en effet réfuté les constatations et conclusions contenues dans le rapport Ethics Hearing Panel de Badminton World Federation.
Selon ledit rapport, mention est faite d’une somme totale de 1 098 906 dollars américains (environ 37 millions de roupies) qui a été versée sur le compte de Raj Gaya entre 2011 et 2017. De ce montant, 154 039 dollars (plus de Rs 5 millions) étaient destinés à la Fédération locale. Raj Gaya a été banni à vie de toutes les instances locales et internationales du badminton et il a écopé d’une amende de 50 000 dollars (environ Rs 1,7 M). De cette somme, 600 dollars seront versées à l’arbitre Hassenkhan Hyderkhan et 5000 dollars à Kate Foo Kune.
Quelle sera la prochaine étape pour Raja Gaya ? Il envisage de saisir la cour de justice malaisienne pour faire la lumière sur cette affaire et dans la foulée laver son nom. « J’ai discuté avec mes hommes de loi. J’ai des preuves pour m’innocenter et je compte bien les utiliser. Cependant, cela implique de gros aspects financiers, » avoue t-il.
Lors de la conférence de presse-marathon en solo, l’ancien président du Mauritius Sports Council a donné sa version des faits sur les charges reprochées. Alors que le rapport de la BWF indique que Raj Gaya avait élaboré un système canalisant l’argent destiné à l’AMB vers son compte personnel, ce dernier indique que l’instance locale était au courant de cette situation. « Pourquoi avoir initié une enquête maintenant alors que de 2011 à 2017, les membres de l’Association mauricienne de Badminton étaient au courant que l’argent de la CAF était versé sur mon compte. Je n’ai rien à me reprocher » précise-t-il.
Raja Gaya fait ressortir que la Fédération internationale lui avait demandé les copies des factures de ses comptes bancaires. « Après l’affaire de l’ex-présidente, Ameenah Gurib-Fakim, j’ai demandé une garantie bancaire de la BWF pour que mes comptes ne soient pas divulgués à la presse, document que je n’ai pas reçu jusqu’à présent. Dans ce cas, je leur ai communiqué un tableau en format Excel de mes dépenses » explique-t-il.
Le rapport mentionne également le témoignage de la joueuse, Kate Foo Kune indiquant qu’elle n’a reçu que 1 100 dollars pour couvrir les frais associés à sa préparation pour les Jeux Olympiques de Rio de 2016. Or, Raj Gaya rejette cette accusation. « J’ai alloué en mars 2016 la somme de $2500 à Kate Foo Kune » a-t-il dit. Cependant, tout l’argent reçu n’a pas été remis à la badiste. Selon le rapport, La championne d’Afrique en titre aurait perçu environ 17 000 dollars de moins pour sa préparation.