Ouf de soulagement pour les boxeurs mauriciens.

JO Tokyo-2020 : La boxe maintenue, l'AIBA va être exclue

By . DefiSports Mercredi 22 Mai 2019 Sports de combat O commentaire 0 views

La boxe sera bien présente aux JO de Tokyo mais le tournoi ne sera pas organisé par l'association internationale de boxe amateur (AIBA): tel est le sens de la recommandation prise mercredi par le CIO face aux graves problèmes de gouvernance qui secouent l'AIBA.

Certes, cette recommandation doit encore être formellement validée par la session du CIO réunie en juin à Lausanne, mais son adoption ne devrait être qu'une formalité.

L'AIBA, créée en 1946 sur les ruines de l'ancienne Fédération internationale de boxe (FIBA) devrait donc devenir la première fédération internationale a être privée de l'organisation de son propre sport aux JO.

La fédération basée à Lausanne avait un temps menacé de contester en justice toute décision du CIO qui lui serait défavorable.

Une fois la suspension de l'AIBA confirmée en juin, il reviendra au CIO la délicate tâche d'organiser le tournoi olympique de boxe ainsi que les tournois de qualification. 

Pour ce faire, un groupe de travail est créé, présidé par le Japonais Morinari Watanabe, président de la Fédération internationale de gymnastique (FIG) et membre du CIO.

Le CIO en organisateur 

"Je ne me souviens pas qu'un tel groupe de travail ait été créé par le CIO, j'espère que c'est la première et la dernière fois", a déclaré Thomas Bach, le président du CIO, devant la presse. 

La commission exécutive du CIO a pris cette recommandation sur la base d'un rapport d'une commission d'enquête présidée par un de ses membres, le Serbe Nenad Lalovic - par ailleurs président de la Fédération internationale de lutte - et chargée de mener une enquête sur les problèmes de gouvernance, de finance, d'éthique, de lutte antidopage et d'arbitrage qui touchent l'AIBA.

"De sérieux problèmes de gouvernance demeurent, notamment des violations de la Charte olympique et du code d'éthique concernant la gouvernance et l'éthique, entraînant des risques sérieux sur le plan légal, financier et pour la réputation du CIO", souligne le rapport de cette commission d'enquête.

"Une telle accumulation de risques justifierait la suspension de la reconnaissance de l'AIBA en tant que fédération internationale par le CIO", estime encore ce rapport dont la recommandation a donc été suivie par le CIO.

Le temps presse 

Mais d'ici les JO de Tokyo, le temps presse. Les tournois qualificatifs organisés dans chaque continent doivent impérativement se terminer en avril 2020, deux mois avant les Jeux et organiser de telles épreuves n'est pas une mince affaire. Le groupe de travail devra donc vite trouver des partenaires pour l'y aider, y compris "les fédérations de boxe professionnelles".

"Nous ne pouvions pas anticiper la recommandation de la commission d'enquête, a encore expliqué M. Bach. Si nous avions déjà commencé des consultations avec d'autres partenaires sur la façon d'organiser la compétition, cela aurait pu remettre en cause le travail de la commission d'enquête". 

"Ce qui compte pour les boxeurs c'est qu'ils savent que le tournoi se tiendra, ils auront plus de détails après la prochaine réunion de la commission exécutive", en juin, a-t-il ajouté.

La commission d'enquête a été créée en décembre par le CIO qui avait alors décidé de geler l'organisation du tournoi de boxe pour Tokyo-2020. L'arrivée à la tête de l'AIBA du controversé homme d'affaires ouzbek Gafur Rakhimov, qui a depuis démissionné, avait encore attisé les inquiétudes.

L'AIBA connaît régulièrement des situations de crise. Le Pakistanais Anwar Chowdhry, président de 1986 à 2006, avait été suspendu à vie en 2007 pour malversations financières. Sous sa présidence, plusieurs décisions des juges durant les JO ont été entachées de soupçons de corruption, comme la victoire du Sud-Coréen Park Si-hun face à l'Américain Roy Jones aux JO de Séoul-1988.

Malgré les révélations sur la corruption des juges, l'Américain n'a jamais récupéré sa médaille d'or. 

M. Chowdhry avait été battu en 2006 par le Taïwanais Ching Kuo Wu, lui-même contraint à la démission en novembre 2017.

Les adversaires de M. Wu, dont M. Rakhimov, lui reprochaient une mauvaise gestion financière ce que le Taïwanais a toujours contesté. M. Wu est toujours membre du CIO.

 

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