Plusieurs fédérations sportives ont soumis leur plan de relance au ministère de l’Autonomisation des jeunes, des Sports et des Loisirs. Leur objectif demeure la reprise des entraînements des athlètes de haut niveau dans un premier temps.
Cela fait presque deux mois que les compétitions sportives sont à l’arrêt en raison du confinement. La reprise partielle dans certains secteurs depuis le vendredi 15 mai donne une lueur d’espoir à la communauté sportive. « Il est temps de songer sérieusement à la reprise des entraînements pour les boxeurs de l’équipe nationale. Même si, depuis le début du confinement, nous entraînons quotidiennement pour maintenir notre forme physique, ce n’est pas la même chose qu’un entraînement au gymnase », explique Richarno Colin, qui est qualifié pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2021. Richarno Colin a repris le chemin du travail depuis mardi. Il est employé par le Mauritius Sports Council. « Mes collègues handyworkers et moi sommes en train de nettoyer les infrastructures sportives. J’espère que les athlètes pourront très bientôt les utiliser pour s’entraîner. » Il ajoute que si toutes les mesures sanitaires nécessaires sont appliquées à la lettre, il n’y a pas de raison pour que les séances d’entraînements individuelles sous la supervision d’un coach ne puissent reprendre. « Ce serait, par ailleurs, une bonne chose qu’un boxeur bénéficie d’un encadrement individuel », estime Richarno Colin.
L’Association mauricienne de badminton (AMB) préconise, elle aussi, une reprise des entraînements des joueurs élites. « Il est important que ces derniers puissent s’entraîner régulièrement pour progresser. Nous sommes parfaitement conscients de la crise sanitaire à laquelle fait face le pays. D’où la mise en place d’un plan de relance. L’AMB prendra toutes les dispositions nécessaires au niveau sanitaire pour permettre une reprise partielle afin de ne pas exposer les joueurs et entraîneurs à des risques de contamination. Nous préconisons deux badistes sur un court pour les sessions d’entraînements. Nous attendons la décision des autorités », déclare Sharma Nundah, président de l’AMB.
Jean-Marie Bhugeerathee : « Le plus tôt on se mettra au travail sera le mieux »
Le champion d’Afrique, Julien Paul, espère pouvoir retrouver les courts au plus vite. « Il est difficile de maintenir son niveau sans jouer pendant deux mois. Cela prend des mois et des mois de travail régulier et assidu pour pouvoir progresser. Les sportifs de haut niveau savent de quoi je parle. J’espère que nous aurons le feu vert pour reprendre les entraînements », indique-t-il. L’entraîneur national d’haltérophilie, Ravi Bhollah abonde dans le même sens. L’élite doit pouvoir reprendre l’entraînement. « À notre niveau, la reprise peut se faire facilement. Le Centre national d’haltérophilie est doté de 15 plateformes d’une dimension de 2 m 50 x 3 m. La distanciation physique est donc respectée. Nous préconisons que chaque athlète nettoie ses équipements et sa plateforme avant et après sa séance d’entraînement, se laver les mains et porte un masque », explique l’ancien sportif de haut niveau. Vu qu’il n’y a plus de cas actif de Covid-19 à Maurice,
Judex Jeannot, coach national de kick-boxing, estime qu’une reprise par étapes du sport en particulier pour les athlètes de haut niveau doit être envisagée. « Il faudra prendre toutes les précautions nécessaires pour se protéger, car le virus sera parmi nous pour encore longtemps. Il n’y aura pas de compétitions pour les sportifs mauriciens au cours des prochains mois, mais ils doivent au moins s’entraîner. On prépare un tireur sur une période de deux ans pour les championnats du monde. Sans entraînement et compétition pendant plusieurs mois, il y aura forcément une baisse sur les plans physique, tactique et technique. Et retrouver son top niveau n’est pas une mince affaire », précise le technicien.
Jean-Marie Bhugeerathee, entraîneur de handisport, pour sa part, reconnaît qu’il y a un gros travail à abattre concernant l’élite à la reprise. « Il faudra rattraper le retard. Le plus tôt on se mettra au travail sera le mieux. La plupart de mes athlètes était sur une bonne marge de progression avant l’arrêt des compétitions. Nous espérons que les sportifs de haut niveau obtiendront l’autorisation pour s’entraîner sur la piste à partir du mois de juin », confie-t-il.
Par ailleurs, Christopher Lagane, double vainqueur du Tour de la Réunion, lance un appel aux autorités pour que les cyclistes de la Team MCB puissent se remettre en selle. « Il y a une distance de sécurité à respecter entre les coureurs lors des séances d’entraînements. Cela ne devrait poser aucun problème. Nous sommes même disposé à rouler seul, mais au moins qu’on nous donne le feu vert pour reprendre les entraînements », dit-il.
Au niveau du ministère de l'Autonomisation des jeunes, des Sports et des Loisirs, on laisse entendre que les plans de relance soumis par les fédérations sont pris en considération compte-tenu de leur spécificité pour la mise en place d’un protocole. « Le protocole est en cours d’élaboration. Notre priorité est de protéger au maximum les sportifs, entraîneurs et dirigeants », déclare le ministre Stephan Toussaint. L’entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee espère retrouver ses athlètes bientôt.
Maurice compte une cinquantaine de sportifs de haut niveau
Actuellement, il y a une cinquantaine de sportifs de haut niveau à Maurice. Ils se trouvent sur la liste des bénéficiaires de la High Level Sports Unit du ministère. 9 athlètes figurent sur la liste mondiale, 14 sont dans la catégorie intercontinentale et 33 tombent sous l’item continental.