Le médaillé des Jeux olympiques de 2008 à Beijing souhaite que le gouvernement accorde toute sa considération au sport dans le Budget 2020-2021 qui sera présenté, le jeudi 4 juin.
Bruno Julie est catégorique : les fédérations ont besoin de financement pour injecter dans leurs projets de relance. « Depuis dimanche, le déconfinement des activités sportives individuelles est une première étape franchie », déclare l’ancien pugiliste reconverti en entraîneur. « Il est important que la population puisse s’adonner à une activité physique pour se dégourdir les jambes après avoir été plus de deux mois en confinement. Les élites sont autorisées à reprendre l’entraînement sous des conditions sanitaires strictes », confie le technicien.
Pour que les sportifs de haut niveau puissent s’entraîner, plusieurs infrastructures de l’État rouvrent leurs portes. Si les activités sportives individuelles à ciel ouvert sont autorisées, en revanche les salles de sport et gym de fitness resteront fermér jusqu’à nouvel ordre. Les fédérations ont plus que jamais besoin de l’apport financier du gouvernement pour se remettre sur pied après la Covid-19, estime Bruno Julie.
« Il y a du boulot qui attend les fédérations. Elles doivent revoir leur plan, calendrier et objectifs. Les différentes structures devront s’aligner aux normes sanitaires requises pour la reprise. C’est toute une réorganisation», explique l’entraîneur du Pôle Espoir de l’Association mauricienne de boxe.
« Ma médaille aux JO est le résultat d’un travail de plusieurs années »
L’unique médaillé olympique de Maurice ajoute qu’il est nécessaire que les sportifs bénéficient d’un encadrement adéquat pour se remettre dans le bain. « Sans entraînement régulier et approprié, ils ont beaucoup perdu pendant le confinement. Ils ont pu garder la forme, grâce à des exercices, mais c’était difficile pour eux de garder le niveau sans frottement et de compétition. Je sais de quoi je parle en tant qu’ancien athlète de haut niveau », souligne Bruno Julie. Et de poursuivre que « les centres d’entraînement internationaux vont rouvrir leurs portes et les tournois vont reprendre très prochainement. Nos locaux doivent ainsi être au point ».
L’ancien boxeur précise que si la tenue des Jeux olympiques, reportés pour 2021 (23 juillet – 8 août), semble être loin, en revanche ce n’est nullement le cas en ce qui concerne la préparation d’un athlète. « Il faut se rendre à l’évidence que c’est grâce à une préparation sur le long-terme qu’on obtient les résultats. Ma médaille de bronze des JO 2008 est justement le résultat d’un travail de plusieurs années. L’encadrement d’un athlète est primordial. Richarno Colin a déjà son billet en poche pour le rendez-vous japonais, en 2021. Il doit impérativement bénéficier d’une préparation particulière, notamment de participer à des camps d’entraînements de haut niveau et aussi de pouvoir s’engager dans un maximum de tournois internationaux sur une base régulière. Les autres sportifs en quête d’une qualification olympique ont également besoin de soutien financier pour atteindre leurs objectifs. Il faut investir gros pour aspirer à une médaille olympique.»
Par ailleurs, Bruno Julie s’attend à ce que les projets de développement du sport et la formation des jeunes figurent aussi parmi les priorités du ministère de tutelle. « Le sport mauricien a connu une bonne marge de progression au cours de ces dernières années. Nous ne devons pas détruire tout ce que la communauté sportive a construit avec tant d’effort. Il ne faut surtout pas oublier que les jeunes représentent l’avenir du pays », conclut-il.