Le confinement ne freine en rien l’ardeur des sportifs. Même si ces derniers se retrouvent cloîtrés à domicile, ils ne chôment pas et continuent de s’entraîner avec les moyens de bord. L’objectif est de garder la forme et maintenir leur niveau en attendant la reprise.
Le plus grand défi de s'entraîner à la maison est sans doute la motivation ! Justement, les sportifs mauriciens le démontrent. « Il nous faut rester motiver pour ne pas craquer. Compte-tenu de la situation sanitaire actuelle dans le pays, nous devons nous adapter. Nous ne pouvons pas rester inactifs, étant donné l’incertitude autour de la durée du confinement et de la fermeture des infrastructures sportives », déclare la judokate Christianne Legentil.
En quête d’une qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo qui se tiendront du 28 juillet au 8 août, elle suit à la lettre le programme d’entraînement établi par le Directeur technique national, Baptiste Leroy. « J’ai deux séances d’entraînement d’environ trois heures quotidiennement. Je dispose d’équipements à la maison pour m’entraîner et je peux même courir dans la cour. Je peux discuter des techniques avec le coach via Zoom. Le seul hic est que je n’ai pas de partenaire d’entraînement », souligne-t-elle.
Le pugiliste Richarno Colin, qualifié pour les JO de Tokyo, se prépare assidûment pour ce grand rendez-vous en étant suivi de près par le directeur technique national (DTN), Roberto Ibanez Chavez. « Je suis le programme que m’a donné le DTN. Je m’entraîne tous les jours en essayant de conserver au maximum ma condition physique. Je reste optimiste et convaincu que je serai fin prêt pour le rendez-vous japonais », dit-il.
Dans le rythme des championnats avant l’arrêt du sport, la basketteuse Anoushka Josselin veut garder la forme. N’ayant pas d’équipements de musculation, elle utilise des bidons de lessive. « Je fais des exercices adaptés et je me débrouille avec ce que j’ai sous la main. Je travaille aussi beaucoup avec le ballon. Je me consacre au moins une heure tous les jours pour ma séance d’entraînement», confie la joueuse du Real de Port-Louis. ‘
Business as usual’ pour Roilya Ranaivosoa. Confinement ou pas, l’haltérophile reste concentrée sur son objectif, notamment d’obtenir sa qualification pour les prochains JO. Elle y est d’ailleurs tout près. Confinée dans la zone rouge, la triple médaillée d’or aux derniers Jeux des îles poursuit tranquillement sa préparation. Elle dispose des équipements nécessaires à son domicile, dont une plateforme et des haltères. «Je consacre mon quotidien à mes entraînements. C’est comme si je suis en stage bloqué. Avec le report des championnats d’Afrique au mois de mai, j’ai dû revoir mon programme d’entraînement ainsi que mon alimentation », précise la leveuse de fonte.
Cette situation, le nageur Jonathan Chung Yee l’a vécue pendant plusieurs mois en Allemagne avant de poser ses valises à Maurice. « Je suis devenu expert en exercices pendant le confinement. J’ai déjà un plan de travail. La seule différence est que je nage dans la piscine de 10 m qu’on a dans notre jardin. Ce n’est pas idéal quand on sait que je dois couvrir au moins 2 km par jour. Mais c’est quand même mieux », déclare le recordman de Maurice du 200m brasse.
À peine que la saison 2021 ait démarré que les cyclistes se retrouvent confinés. Christophe Lagane garde le moral en espérant de retrouver la route bientôt. « Définitivement, ce n’est pas la même sensation de rouler sur un home-trainer mais il est d’une aide précieuse en cette période où il est interdit de sortir. Je peux continuer ma préparation et rester concentré sur mes objectifs. Grâce à l'application Zwift, cela permet, via un écran connecté, de simuler des séances d’entraînement, et même que des courses avec d’autres coureurs », explique le double vainqueur du Tour de La Réunion.
Par ailleurs, même si la handisportive, Noemi Alphonse, voit ses chances de se qualifier pour les Jeux Paralympiques de Tokyo (24 août – 5 septembre) s’éloigner, ne pouvant pas participer à des compétitions internationales, elle continue de se donner à fond dans ses entraînements en plein confinement. « J’ai deux séances par jour. Le matin, j’ai une session de musculation. Je fais les exercices et après, j’envoie les vidéos à ma préparatrice physique Audrey Grandcourt pour qu’elle puisse corriger les erreurs. Dans l’après-midi, j’ai une séance de roller par visioconférence avec mon coach Jean-Marie Bhugeerathee », confie la spécialiste de la course en fauteuil. Avec un rythme d’entraînement continu, les locaux ne devront pas avoir de souci pour la reprise.
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