Roilya Ranaivosoa a été présentée, jeudi, comme candidate aux prochaines élections municipales, à Curepipe, sous la bannière 100% Citoyens. Étant athlète de haut niveau, elle précise qu’elle saura trouver la formule pour allier sport et politique, bien que certains dans le giron sportif ne voient pas cela d’un bon œil.
L’haltérophile, plusieurs fois championne d’Afrique et médaillée d’argent aux derniers Jeux du Commonwealth, a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure. Si Roilya Ranaivosoa est toujours athlète de haut niveau et ambitionne de remporter l’or aux Jeux du Commonwealth en 2022, à Birmingham, elle s’est également lancée en politique.
Elle sera candidate aux prochaines élections municipales. Ranaivosoa veut donner aux habitants de Curepipe goût au sport. « J’ai réalisé que parler dans la rue ou sur Facebook n’apporte rien. Pour qu’il y ait un changement, il faut faire de la politique. Je ne promets pas ciel et terre pour ensuite ne pas tenir parole. Je veux contribuer à partager l’amour du sport avec tous les habitants de Curepipe. Mon combat n’est pas seulement pour les sportifs de haut niveau, mais pour tout le monde. J’ai bien réfléchi avant de franchir le pas», souligne-t-elle. L
a leveuse de fonte précise que cet engagement en politique ne la handicapera pas dans sa préparation. « Rien n’est impossible. Il faut trouver un équilibre dans tout ce qu’on fait. 100% Citoyens sait que je suis une athlète toujours active et s’est organisé pour que mon engagement ne se fasse pas au détriment de mon sport. Mes objectifs en haltérophilie restent les mêmes », explique-t-elle.
« JE ME VOIS AU PARLEMENT UN JOUR »
La triple médaillée d’or des derniers Jeux des îles ne compte pas s’arrêter aux municipales. « Évidemment, je pense aux élections législatives à l’avenir. Je me vois au Parlement un jour. Plusieurs partis m’ont approchée, mais j’avais donné ma parole à 100% Citoyens. Je suis sportive depuis que j’ai huit ans et aujourd’hui j’en ai 31. J’ai toujours défendu la cause des athlètes et j’aide comme je peux ceux qui viennent vers moi. Il était temps que mes paroles se transforment en actions », précise Roilya Ranaivosoa. Ce nouvel engagement n’est pas au goût de tous au sein de la communauté sportive.
Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien (COM), estime, lui, que ce n’était pas une bonne décision. « La politique et le sport ne font pas bon ménage. Je lui aurais conseillé d’attendre que sa carrière d’athlète soit terminée avant qu’elle ne s’engage dans cette voie. À mon humble avis, il aurait été plus judicieux qu’elle se concentre sur ses prochains objectifs avant qu’elle ne s’engageen politique », déclare Philippe Hao Thyn Voon.
Pour Bruno Julie, membre de la commission des athlètes au sein du COM et seul médaillé olympique mauricien à ce jour, on ne peut pas être athlète et politicien en même temps. « Je ne crois pas trop dans le fait de faire de la politique quand on est toujours athlète. Si elle veut apporter des changements dans le sport, c’est très bien, mais il y a d’autres moyens que de faire de la politique. Je pense qu’on est soit athlète soit politicien, mais pas les deux en même temps », précise-t-il.
Pour sa part, Magarajen Moonien, président de la Fédération mauricienne d’haltérophilie, précise qu’il ne trouve rien à redire concernant la décision de Roilya Ranaivosoa. « J’ai appris cela dans la presse. Tant que c’est légal, cela ne me pose pas de problème qu’elle ait pris cette décision. J’espère toutefois qu’elle y a bien réfléchi et qu’elle sait ce qu’elle fait », souligne-t-il.