Il ne se laisse pas abattre. Dans un sport dans lequel chaque coup compte, le pugiliste de 36 ans Richarno Colin se prépare à relever le dernier défi pour décrocher sa place pour les Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août). Récemment médaillé d’or à la Mandela African Cup en Afrique du Sud, Richarno Colin y croit fermement.
Sept mois après votre participation aux Jeux des îles de l’océan Indien, vous avez remporté votre premier tournoi international dans la Mandela African Cup. Que représente ce retour au premier plan sur la scène africaine ?
Ça fait vraiment plaisir de me retrouver sur la plus haute marche du podium. Depuis les Jeux des îles, j’ai participé à quelques tournois internationaux où j’ai souvent terminé en deuxième position, notamment lors des épreuves de qualification africaines pour les Jeux olympiques et les Championnats d’Afrique. Remporter un tournoi est toujours un coup de boost pour le moral, c’est encourageant pour la suite. Malgré mes 36 ans, je suis toujours présent sur le ring, à combattre pour mon pays et à remporter des médailles.
Vous qui espériez rencontrer le champion d’Afrique des moins de 64 kg, l’Algérien Beka Jugurtha, lors de ce tournoi pour une revanche. Finalement, il n’était pas présent ?
Malheureusement non. J’étais prêt à l’affronter. Ayant déjà obtenu sa qualification pour les Jeux olympiques, il n’a pas fait de cette compétition sa priorité. Le niveau du tournoi était très élevé, surtout qu’il y avait un cash prize de $ 5 000 en jeu. J’ai disputé trois combats, car j’ai commencé en quarts et je suis satisfait de mes performances.
Les Jeux olympiques de Paris approchent rapidement et vous n’avez toujours pas votre ticket. Est-ce que vous croyez en une éventuelle qualification ?
Évidemment, j’ai encore toutes mes chances d’obtenir ma qualification pour le rendez-vous parisien. J’ai un dernier tournoi de qualification fin mai début juin à Bangkok en Thaïlande pour valider mon ticket. Donc, tout est encore possible et j’y crois fermement
Cependant, il ne faut pas se voiler la face : ce dernier tournoi de qualification pour Paris sera de très haut niveau, avec la présence des grosses pointures mondiales, n’est-ce pas ?
Merven Clair et moi sommes bien conscients de cette situation, mais nous allons nous battre jusqu’au bout pour décrocher une qualification afin de représenter le pays aux Jeux olympiques. Nous allons jouer à fond notre dernière carte pour Paris. Ça passe ou ça casse. Tous les boxeurs présents disputeront le tournoi avec le même objectif : obtenir un ticket pour Paris.
Vous n’avez pas fait long feu lors de l’épreuve de qualification des JO disputée en mars, en Italie. Vous avez pris la porte de sortie dès le premier tour. Comment comptez-vous reprendre du poil de la bête ?
Nous n’avons pas eu une préparation optimale en vue du tournoi en Italie. Nous nous sommes entraînés sans avoir eu de compétitions pour évaluer notre niveau de progression. Juste avant la compétition, nous avons eu un camp d’entraînement de quelques jours, mais ce n’était pas suffisant. Notre manque d’agilité par rapport à nos adversaires a été évident sur le ring. Mais pour la Thaïlande, ce sera différent, avec une révision complète de la préparation et la compétition en Afrique du Sud qui a été bénéfique pour retrouver mes repères. Nous avons quelques réglages à effectuer, mais je suis confiant. Je veux faire partie de l’équipe de Maurice à Paris, c’est important pour moi.
En quoi les prochains JO sont-ils si importants pour vous ? Est-ce le dernier round de Richarno Colin après avoir fait les Jeux de 2008, 2012, 2021 ?
C’est un objectif que je me suis fixé après Tokyo et je compte l’atteindre.