À 76 ans, Sylvie Ah-Kang est toujours très active sur les pistes. Semi-marathon, cross-country, marche, athlétisme…les pistes de course n’ont plus aucun secret pour celle qui a déjà participé à douze Championnats du monde des « masters ».
[dropcap]U[/dropcap]ne personne qui a toujours aimé bouger depuis sa plus tendre enfance, c’est ainsi qu’on peut décrire Sylvie Ah-Kang. Au cours de sa longue carrière, elle a participé à de nombreuses compétitions. De 1993 à 2015, elle a participé à douze Championnats du monde masters. Elle a également fait les 24 heures et les 12 heures de marche de la Malaisie à plusieurs reprises. À La Réunion, elle a complété trois fois les 10km du Port et pendant quatre années consécutives, elle a participé au cross-country du Vélodrome à St-Denis. Elle a également participé aux Championnats d’Afrique masters et aux compétitions de cross-country sur la scène locale. Cette année encore, elle a participé aux Championnats du monde masters à Lyon.
Née à Camp-du-Roi à Rodrigues, elle a passé son enfance à grimper aux arbres et à beaucoup marcher, nous dit-elle. « À l’époque, il n’y avait pas de moyen de transport. Il fallait donc marcher pour se rendre d’un endroit à un autre. J’ai donc toujours été très active. Sur la route, je tapais dans un ballon avec mon frère et ma soeur. Après le CPE, il n’y avait pas de collèges à l’époque. J’ai commencé à travailler très tôt, car à 14 ans, j’étais déjà une « pupil teacher », et j’enseignais à des enfants. Je suivais des cours particuliers en parallèle », se souvient-elle.
Bonne humeur contagieuse
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"63805","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-10674","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"320","height":"511","alt":"Sylvie Ah-Kang"}}]] À 18 ans, Sylvie Ah-Kang a fait le saut à Maurice. Elle a suivi des cours pour devenir enseignante pendant deux ans. C’est là qu’elle s’est concrètement découverte une passion pour le sport. « À Rodrigues, je courrais et je jouais, mais il n’y avait pas de compétition. C’est à Maurice que mon aventure a commencé. Je n’avais jamais suivi des séances d’entraînement, mais dans les compétitions auxquelles je participais, notamment en athlétisme, j’étais généralement la plus forte. J’ai aussi commencé à jouer au volley-ball et j’étais même sélectionnée pour l’équipe de la ‘training school’ » , indique cette habitante de Quatre-Bornes. Les enfants ont toujours occupé une grande partie de la vie de Sylvie Ah-Kang. Enseignante et aussi entraîneur, elle a côtoyé des jeunes toute sa vie. Elle souligne que quand ses jeunes athlètes sont en compétition, elle est même plus stressée qu’eux. Elle est également maman d’Alain, Maïta et Ricky et grand-mère de cinq petits-enfants. Le carburant de Sylvie Ah-Kang est son amour pour le sport. « J’aime ce que je fais et cela me permet de rencontrer des gens de tous les milieux et de différentes cultures. Le sport m’a également permis de découvrir de nombreux pays. Je suis également « officiel » lors des compétitions. Pour rester une journée au soleil, il faut vraiment aimer ce qu’on fait. Pour moi, le sport est le plus important », indique-t-elle. Avec tant de compétitions à son palmarès, ce ne sont pas les évènements marquants et les anecdotes qui manquent. « Je me souviens de mes premiers Championnats du monde au Japon, en 1993. Je voulais courir le cross de 10 km, mais la personne qui a rempli ma fiche s’est trompée. Je me suis retrouvée sur la ligne de départ du 10 000 m, soit 25 tours de piste. En 2001, j’ai couru sur une piste à 10 couloirs en Australie. J’ai l’ai déjà dit à Stéphan Buckland et à Éric Milazar, que j’ai couru sur cette piste avant eux. À Porto-Rico en 2003, je me souviens que tous les athlètes étaient escortés jusqu’au stade. À Maurice, j’ai participé à cinq semi-marathons après 50 ans. J’ai parcouru 25 km de la poste à Port-Louis à Grand-Baie. Quand j’y repense, je me demande comment j’ai pu faire cette course », indique-t-elle en riant. La saison 2015 est terminée pour Sylvie Ah-Kang. Cette dame à la bonne humeur contagieuse peut désormais profiter d’un repos bien mérité.Cela peut vous intéresser
