Snooker: les Moosa font la loi

By Naushad Korimdun Lundi 22 Février 2016 Sports individuels O commentaire 0 views
Après avoir fait vibrer les supporters du Scouts Club et du Sunrise SC dans les années 80 et 90, Saleem Moosa a régné quasiment sans partage sur le snooker local depuis 16 ans. Aujourd’hui, deux de ses fils sont prêts à assurer la relève. Chez les Moosa, le snooker est une affaire de famille. Alors que Saleem Moosa domine la scène locale depuis 16 ans, aujourd’hui la relève est assurée par ses deux fils, Salman et Shariq.C’est à l’âge de 16 ans que Saleem Moosa a démarré sa carrière en première division de football, avec les Muslim Scouts. « J’étais joueur au Lycée Labourdonnais et, en même temps, des Muslim Scouts et plus tard du Club M. J’ai commencé à pratiquer le snooker au Gymkhana Club, comme un anti-stressant. Après ma carrière de footballeur, j’ai logiquement continué à pratiquer le snooker, en restant pendant plus d’une décennie le numéro un de Maurice », explique l’ancien fameux numéro 7 du Sunrise FC, âgé de 56 ans. Ses prouesses sur les tables de snooker ont fait du « Petit Prince » un « Roi » de la discipline, dont le siège est à Rose-Hill. Quant à ses fils Salman, 23 ans, et Shariq, 17 ans, ils ne l’accompagnaient pas pour rien. « À force de voir mon père jouer et gagner, j’ai fini par devenir son fan. Ensuite, j’ai pris goût au snooker et maintenant, je suis son adversaire direct », confie l’aîné, comptable chez PricewaterhouseCoopers. En effet, après avoir remporté le MBSF Challenge en 2015, Salman a failli surprendre son père lors de la President’s Cup, il y a deux semaines. « Fort de son expérience et de son sang-froid, il m’a battu en finale, par 4-2 », explique le numéro 5 au classement national.

Shariq aussi…

À 17 ans, Shariq Moosa prépare son baccalauréat au Lycée Labourdonnais. Depuis l’âge de 10 ans, il joue au snooker, d’abord chez lui à la rue Sir Virgil Naz à Quatre-Bornes, où résident les Moosa, et ensuite au National Snooker Centre. En 2012, il a participé à un tournoi national. « Je dois dire un grand merci à mon père, qui m’a inculqué les valeurs du football et du snooker », déclare ce fan de l’équipe de foot d’Allemagne. Après la première compétition de l’année 2016, Shariq Moosa est passé 18e au classement. « J’ai chuté en demi-finale face à Salman, qui a dû tricher quelque part. Sinon je l’aurais vaincu », plaisante le fils cadet de Saleem et Nabila Moosa. Cette dernière, l’autre moitié de Saleem Moosa, est la prunelle de ses yeux, Nabila est originaire de Pune, en Inde. Après avoir épousé son « Prince », la…« Princesse » est restée au pays du Dodo. « J’aime beaucoup Maurice. J’ai un époux attentionné, des enfants formidables, ainsi que des beaux-parents très respectables. Leur passion pour le snooker ne me dérange nullement. Car Saleem, Salman et Shariq sont heureux à table. Pour jouer au snooker et pour … manger », explique-t-elle dans un patois avec un accent ourdou, tout en utilisant des termes de la langue de Mohammed Iqbal.

Une famille conservatrice

Le couple a un troisième fils, répondant au nom de Faraz. « Il a 18 ans. Il étudie le droit et la philosophie à La Sorbonne. Il s’adonne également au snooker, sans être toutefois un as, comme Salman et Shariq », poursuit Nabila Moosa, le visage éclairé.Pour la petite histoire, Saleem Moosa est le deuxième fils du patriarche Rashid Moosa, un commerçant aujourd’hui âgé de 87 ans. Les membres de cette famille, originaires de la Grande péninsule pour la grande majorité, sont des commerçants avisés et prospères, mais attachés aux valeurs ancestrales. « Depuis ma plus tendre enfance, j’ai grandi avec des valeurs familiales, religieuses et même traditionnelles », nous raconte Saleem Moosa avec une certaine bonhommie. Le numéro un mauricien ne compte pas mettre un terme à sa carrière dans le snooker. « Pratiquer un sport permet de me garder en forme et de rester jeune. Et je trouve que les jeunes s’y intéressent de plus en plus », ajoute ce gaucher, toujours… adroit.

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