La fin tragique du cycliste belge Daan Myngheer, victime d’un malaise cardiaque, amène à se demander quelles sont les mesures médicales qui sont prises à Maurice pour encadrer les sportifs. Du centre médical aux fédérations, il y a comme une prise de conscience de l’importance de faire un suivi digne de ce nom.
Depuis quelques mois, le Centre médico-sportif de Vacoas compte des nouveaux médecins, qui sont à la disposition des sportifs qui ont besoin d’un traitement. La doctoresse Adisha Bholah et le Dr Krishna Redy s’occupent particulièrement des athlètes en vue des Jeux des îles de l’océan Indien de 2019. Un physiothérapeute et un ‘sport nursing officer’ les aident dans leur tâche.
Pravind Doomun, responsable de l’unité anti-dopage au ministère de la Jeunesse et des Sports, explique le fonctionnement du centre. « Un médecin est mis à la disposition des sportifs qui ont des problèmes de santé et des blessures », avance-t-il. Et d’ajouter: «Quelques fois, ce sont les Fédérations qui font appel à nos services pour pratiquer des tests ».
De même, les athlètes peuvent se rendre de leur propre chef à Vacoas pour se faire soigner. « Un sportif doit produire la licence que lui a délivrée sa fédération. Nous faisons alors le nécessaire », souligne Pravind Doomun.
Le rôle principal du centre médico-sportif de Vacoas est de soigner les athlètes blessés. Mais cela n’empêche pas les docteurs de pratiquer un électrocardiogramme. « Si le docteur découvre que l’athlète a un problème cardiaque, on le réfère tout de suite à l’hôpital », précise P. Doomun. Il y a récemment eu un cas: « L’athlète présentait une irrégularité au niveau des battements du cœur. Nous l’avons envoyé à l’hôpital, où il est suivi en ce moment ».
Les fédérations assument
Ces derniers temps, des dispositions ont été prises dans le but d’optimiser le fonctionnement du centre de Vacoas. Il est ouvert de 9 heures à 18 heures en jours de semaine, et de 9 heures à midi les samedis.
Au niveau des fédérations, on ne plaisante pas avec la santé des licenciés. Vivian Gungaram, président de l’Association mauricienne d’athlétisme, confie que les présélectionnés des prochains Jeux des îles devront passer un test sanguin. « Ils devront tous se soumettre à un test sanguin pour qu’il puisse y avoir un suivi. Sans quoi ils n’obtiendront pas leurs licences. Ces tests auront lieu en octobre prochain », précise Vivian Gungaram. C’est fait pour éviter que des cas semblables à celui de l’athlète Raindy Lily, qui avait succombé d’une crise cardiaque alors qu’elle s’exerçait à Trou-aux-Cerfs en 2013, ne se produisent.
Du côté de la Mauritius Football Association, aucune licence n’est attribuée aux footballeurs sans le feu vert d’un médecin. « Chaque club doit assumer sa responsabilité. Il doit retourner une fiche avec la signature et le tampon du médecin dessus. Si cette procédure n’est pas respectée, la MFA ne valide pas la licence », explique le secrétaire général Didier Pragassa.
Même chose du côté de l’Association Mauricienne de Volley-ball. « Lors du renouvellement d’une licence, elle doit être accompagnée d’un certificat médical qui authentifie que l’athlète est en bonne santé et qu’il peut pratiquer un sport », déclare le président Fayzal Bundhun. Ce dernier ambitionne même pour cette année de demander à la cellule anti-dopage de pratiquer des tests inopinés sur ces licenciés.
Un constat : la santé des athlètes est bien au centre des préoccupations des fédérations et des autorités concernées.